La nouvelle réglementation sur les émissions pourrait mener des équipementiers à la faillite
Si les décideurs politiques à Washington, chargés d’établir la prochaine ronde de règlements sur les émissions de gaz à effet de serre, n’agissent pas avec prudence, ils pourraient mener à la faillite de nombreux équipementiers et fabricants de remorques.
C’est du moins le constat qu’a fait Don Moore à son retour de Washington D.C., où il a rencontré le comité d’ingénierie de la Truck Trailer Manufacturer Association (TTMA) ainsi que plusieurs représentants clés du gouvernement fédéral américain. M. Moore est directeur général de l’Association d’équipement de transport du Canada (AETC), qui est composée d’équipementiers et de fabricants de remorques.
En gros, M. Moore affirme que la deuxième étape des normes d’émissions de gaz à effet de serre touche plus directement les plus importants fabricants d’automobiles et de camions, qui disposent d’un budget en recherche et développement considérable, pouvant soutenir les investissements nécessaires. Mais elle touche aussi les équipementiers et les fabricants de remorques, qui n’ont pas nécessairement les mêmes moyens, et dont la plupart sont des entreprises plus petites et souvent familiales.
«Ils n’ont pas réalisé que ce modèle de conformité est tout beau tout bon pour l’industrie automobile», déplore M. Moore, «et il peut convenir aux fabricants de camions et de châssis. Mais quand la plupart des compagnies dans l’industrie sont des PME, un tel système n’a aucun sens.»
«De plus, les gens de l’Environmental Protection Agency (EPA) semblent penser que tous les modèles et toutes les marques de remorques allaient être testés afin de déterminer leur efficacité énergétique.»
En toute honnêteté, j’ignore combien il existe de souffleries aérodynamiques, mais je sais qu’il y en a très peu. Et si la demande continue de de s’intensifier, l’augmentation des coûts pourrait bien entraîner la faillite de beaucoup de compagnies dans l’industrie.
Et alors que les présentateurs du gouvernement tentaient d’apaiser l’assemblée en affirmant qu’ils sont toujours dans la phase de planification et qu’ils continuent de mener des recherches au sein de l’industrie, M. Moore rapporte avoir été choqué d’apprendre que ces derniers planifiaient d’avoir un premier projet de règlement prêt en 2015.
«Encore une fois, j’en suis presque tombé à la renverse», a-t-il ajouté. «Ces messieurs arboraient même un sourire qui semblait dire : pas de problème, il y a encore beaucoup de temps. Si leur campagne de sensibilisation ne fait que commencer, je ne vois pas comment ils peuvent respecter un échéancier aussi serré.»
«C’est une préoccupation majeure pour les fabricants de remorques et c’est, selon moi, très troublant», a-t-il conclu.
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