Suivez le peloton

Daimler démontre en Allemagne les avancées du suivi en peloton de camions semi-autonomes.

Daimler Trucks a considérablement confirmé son rôle de chef de file en matière d’autonomie véhiculaire en présentant, à Dusseldorf en Allemagne, son système de suivi en peloton Highway Pilot Connect.

Daimler Trucks a fait une démonstration impliquant trois tracteurs semi-autonomes Mercedes-Benz Actros tirant trois semi-remorques, sur l’autoroute A52, dans une formation en peloton – chaque camion se suivant à 15 mètres ou 49 pieds l’un de l’autre – puis jusque dans un immense hall où quelque 300 journalistes se trouvaient pour l’occasion.

C’est évidemment une première mondiale. On a vu des démonstrations de suivi en peloton auparavant, il y a quelques décennies en fait, mais jamais avec des camions semi-autonomes.

Le projet Highway Pilot Connect s’appuie sur le système Highway Pilot, que Daimler a dévoilé en 2014 avec son programme Future Truck 2025, impliquant le premier camion semi-autonome à prendre la route. C’était spectaculaire, mais cela se déroulait sur une autoroute allemande fermée à la circulation dans les circonstances. Et cela a été suivi en mai dernier par la présentation du camion semi-autonome Freightliner Inspiration de  Daimler Trucks North America, circulant pour la première fois sur des autoroutes publiques. Il était immatriculé, pour ce faire, et cela constituait une première mondiale.

Le réseautage entre les véhicules et la conscience précise de l’environnement sont à la base du programme Highway Pilot Connect, qui est à l’essai depuis octobre 2015 sur un tracteur Actros en exploitation sur des routes publiques allemandes.

Comparativement au programme Highway Pilot, le projet Highway Pilot Connect comporte des fonctions techniques supplémentaires de mise à quai électronique. La communication entre les véhicules est rendue possible grâce à une plateforme télématique embarquée. Un module de communication V2V (véhicule à véhicule) spécifique, faisant appel à un réseau Wi-Fi standard réservé exclusivement à un usage automobile, permet le transfert des données entre les camions.

Jusqu’à 10 «paquets» d’information sont échangés à chaque seconde entre les camions du peloton. Une connexion similaire, appelée V2I (véhicule à infrastructure) permet l’échange d’information entre les camions et leur environnement.

Jusqu’à 10 camions semi-autonomes peuvent être connectés en un long «train». Les véhicules sont munis de systèmes de guidage linéaires et latéraux. Bien qu’ils soient connectés les uns aux autres dans le peloton, les camions peuvent être exploités de façon indépendante.

La démonstration a montré ce qui arrive lorsqu’une voiture entre dans l’espace entre les camions afin de sortir de l’autoroute. Le camion qui suit derrière (le deuxième dans ce cas) a ralenti automatiquement, et le troisième a fait de même. Une fois que la voiture a pris sa sortie, les camions ont progressivement rejoint le véhicule de tête et repris leur écart de 15 mètres, cela de façon tout à fait fluide.

On a vu aussi ce qui arrive lorsque le camion de tête doit faire un arrêt d’urgence. Sans intervention du chauffeur, mais à notre surprise, le deux camions derrière ont freiné simultanément. Le système réagit en 0,10 seconde, soit beaucoup plus rapidement qu’un humain. À 80 km/h, cela se traduit par une réaction sur 2,2 mètres seulement, plutôt que sur 30 mètres.

Daimler indique que le suivi en peloton procure une économie de carburant substantielle, soit de sept pour cent globalement pour un convoi de trois camions (deux pour cent pour le camion de tête, 11 pour cent pour le deuxième et neuf pour cent pour le dernier camion). En outre, les trois ensembles tracteur-remorque occupent environ la moitié de l’espace sur la route que prendraient trois camions non regroupés en peloton, considérant l’espace de 50 mètres requis par la réglementation allemande.

Le thème de la rencontre, toutefois, n’était pas le suivi en peloton, mais la connectivité. Le Dr Wolfgang Bernhard, membre du Conseil  de gestion de Daimler AG responsable des camions et autobus Daimler, voit le camion au cœur d’un large réseau.

«Nous connectons le camion à Internet, faisant du véhicule le centre de données mobile du réseau logistique», dit-il. «Il connecte tous ceux qui sont impliqués dans la livraison des biens : chauffeurs, planificateurs, exploitants de flotte, ateliers, manufacturiers, compagnies d’assurance et autorités réglementaires. Ils reçoivent en temps réel de l’information qui n’était pas disponible auparavant, des informations qui touchent la condition du tracteur et de la semi-remorque; les conditions de circulation et météorologiques, la disponibilité des stationnements aux relais routiers et beaucoup plus encore.»

«Nos camions sont complètement connectés à leur environnement; ils deviennent une partie d’Internet, envoyant et recevant continuellement de l’information. Tous ceux qui sont impliqués dans le processus logistique peuvent utiliser ces informations en temps réel pour leurs besoins. Dans l’avenir, il sera possible de réduire les temps d’attente pour les chargements et déchargements, de réduire la paperasse et d’éviter la congestion routière. Avec des mises à jour en cours de route ou le transfert automatisé du temps d’arrivée à un atelier, le temps d’entretien des camions sera considérablement réduit. De cette manière, nous améliorons de façon importante la performance de la livraison des marchandises dans son ensemble. Voilà une énorme occasion de composer intelligemment avec la hausse des volumes de marchandises à transporter. Nous avons l’intention d’en profiter», de souligner le Dr Bernhard.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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