Volkswagen investit dans Navistar et fournira des groupes motopropulseurs d’ici 2019

Volkswagen Truck and Bus investit 256 millions USD (329 millions CAD) dans Navistar, faisant l’acquisition de 16,6 pour cent des actions de l’entreprise et formant une alliance qui entraînera l’arrivée d’un groupe motopropulseur Volkswagen en Amérique du Nord dès 2019.  

Bien que les entreprises vont collaborer au développement technologique et à l’octroi de licences pour les produits Volkswagen, Navistar restera indépendante.     

Volkswagen AG détient également une participation dans les marques de camions MAN, Scania et Caminhões e Ônibus. Ces noms sont peut-être inconnus pour la plupart des acheteurs nord-américains, mais ils représentaient 179 000 véhicules l’an dernier, y compris des camions poids lourds et de poids moyen provenant de 25 usines dans 17 pays.      

Navistar représente désormais un quart des camions des classes 6-8 sur les routes canadiennes et américaines, en plus des véhicules vendus au Mexique et en Amérique Latine. L’entreprise a aussi un fabricant de moteurs indépendant au Brésil. Navistar et Volkswagen produisent un total de 260 000 camions et autobus par année.

«Il s’agit simplement de la prochaine grande étape pour l’entreprise dans nos efforts pour devenir une grande entreprise de camions», a déclaré Troy Clarke, président-directeur général de Navistar, faisant également référence à la nécessité de franchir des «étapes techniques» pour les produits de prochaine génération.      

«Cela enlève de l’inquiétude à certains de nos clients face à notre produit», d’ajouter M. Clarke. «Si vous êtes une compagnie qui achète des camions, vous ne voulez pas quelque chose pour  ensuite constater que cette technologie a échoué ou qu’elle n’est plus fabriquée à un certain moment dans le futur. Cela perturbe la valeur résiduelle sur laquelle vous comptez souvent pour la mise de fond du prochain camion que vous pourriez acquérir.»       

Les ennuis de Navistar en matière d’étapes techniques impliquent une vaine tentative d’utiliser la recirculation des gaz d’échappement (RGE) pour répondre aux normes d’émissions plus strictes. L’entreprise a éventuellement adopté la méthode de réduction catalytique sélective (RCS) employée par les autres fabricants. Mais plus tôt cette année, elle a également payé une pénalité de 7,5 millions de dollars afin de régler les accusations comme quoi elle aurait trompé les investisseurs en cours de route. Selon la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, l’Environmental Protection Agency a soulevé des préoccupations au sujet de la stratégie RGE dès 2011 et 2012, alors même que Navistar affirmait que c’était la voie à adopter.          

Navistar n’a pas confirmé ou démenti les accusations.  

Les normes d’émissions Euro 6 sont comparables à la Phase 2 du règlement sur les gaz à effet de serre qui s’appliquera aux années modèles 2018-2027, souligne Andreas Renschler, président-directeur général de Volkswagen Truck and Bus et membre du conseil d’administration de Volkswagen AG pour les véhicules commerciaux. «Le moteur de base est plus ou moins le même. D’un point de vue conceptuel, le système de post-traitement est le même.»    

Et, dans l’intérêt des acheteurs nord-américains, Volkswagen dispose également d’un gros bloc moteur parmi ses offres commerciales. 

Il y a une tendance bien établie dans l’industrie, à l’échelle mondiale, vers l’intégration verticale», souligne M. Clarke. Mais il ajoute que la relation de Navistar avec Cummins demeure, faisant référence au moteur en tant que «produit exceptionnel» qui continue à gagner du terrain avec les clients. «Nous continuerons d’offrir des produits Cummins pendant un certain temps.»

Il «semblerait logique» que les nouveaux groupes motopropulseurs soient construits en Amérique du Nord, étant donné la capacité de Navistar, a indiqué M. Clarke. L’usine de l’entreprise, située à Huntsville en Alabama, produit le moteur exclusif N13 de 13 litres – qui a lui-même été développé grâce à un accord de licence avec MAN.        

La promesse d’un partage technologique avec Volkswagen va au-delà des groupes motopropulseurs. Le nouveau partenariat devrait contribuer à «tous les aspects du développement des véhicules commerciaux», selon un communiqué annonçant l’entente. Cela comprend les systèmes d’assistance au chauffeur, les solutions de véhicules connectés, les technologies autonomes et de suivi en peloton, les véhicules électriques et les composantes de la cabine et du châssis.      

«Tous les camions seront connectés. Tous les camions sauront en quelque sorte où ils en sont. Tous les camions répondront à quelqu’un qui pourra surveiller leurs coûts et leurs besoins d’entretien», d’expliquer M. Clarke, ajoutant que la télématique, les véhicules connectés et les systèmes de sécurité représentent les prochaines zones de croissance   

D’ici la cinquième année de l’entente, les entreprises s’attendent à économiser environ 200 millions USD (257 millions CAD) par année grâce aux activités d’approvisionnement et aux économies liées à l’ingénierie.

Quant à savoir s’il s’agit de la première étape d’un fusionnement, M. Renschler a déclaré «nos options sont ouvertes».  

Entre-temps, Navistar a d’autres priorités. Le fabricant s’apprête à lancer la première génération de camions sous son Projet Horizon, dont les détails seront dévoilés au cours du mois.  

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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