Au Canada, les autorités réglementaires se préparent à la prochaine génération de véhicules

Les autorités réglementaires canadiennes explorent activement l’avenir des véhicules lourds, avec des projets portant sur plusieurs éléments, des dispositifs de protection latérale flexibles à la stabilité des semi-remorques en passant par les véhicules autonomes.

Voici quelques exemples de travaux en cours qui ont été abordés lors de la réunion annuelle de l’Association d’équipement de transport du Canada (AETC) à Victoria :

Dispositifs de protection latérale flexibles

Le Conseil national de recherches du Canada collabore avec Manac et PHSS Fortier pour tester le potentiel d’un dispositif de protection latérale (DPL) flexible. La jupe latérale aérodynamique en vinyle, qui permet déjà d’économiser jusqu’à 4 % de carburant, comprend de sangles flexibles tendues à haute résistance et ancrées par des supports en acier galvanisé à l’avant et à l’arrière.

Le résultat obtenu pourrait même aider à empêcher les véhicules de s’encastrer sous une remorque lors d’une collision.

Cette jupe latérale flexible améliore l’aérodynamisme, mais elle peut aussi servir de protection anti-encastrement. (Photo : PHSS Fortier)

«Les résultats obtenus jusqu’à présent montrent de bonnes performances pour une variété de scénarios de collision», a déclaré Gordon Poole, chef d’équipe au Conseil national de recherches du Canada, en précisant que le système ne pèse que 245 kg et peut être installé sans soudure.

Jusqu’à présent, la plupart des tests consistent en des simulations sur ordinateur, tandis que les travaux à venir permettront d’explorer différents angles et différentes vitesses d’impact, ainsi que les impacts directs sur les supports en acier.

Les résultats obtenus aideront à informer les autorités réglementaires sur des considérations potentielles en matière de conception, de performance et d’essais pour de tels dispositifs, a-t-il dit, en félicitant l’industrie pour sa proactivité.

«C’est quelque chose qui arrive», d’ajouter M. Poole, en lien avec les impacts latéraux qui sont également étudiés par la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) des États-Unis. «Ces accidents sont suffisamment fréquents pour que l’on se penche sur la question.»

Simulateur de nouvelle génération

Le Conseil national de recherches se dote également d’un nouvel outil avec un simulateur de véhicules lourds routiers et hors route qui appuiera la recherche sur la stabilité des tracteurs et des remorques, notamment sur la façon dont les configurations multi-remorques se comportent sur des routes glissantes et face à de fortes rafales de vent.

«En fait, il s’agit des mauvaises conditions routières du Canada en général», a plaisanté M. Poole.

Le simulateur peut être connecté à du matériel réel, et des systèmes haptiques offriront aux conducteurs une rétroaction réaliste au volant, a-t-il précisé.

L’outil lui-même appuiera un projet de recherche et de développement pluriannuel impliquant plusieurs pays, contribuant ultimement à développer des options telles que des systèmes de direction active de la remorque et de freinage différentiel actif de la remorque, a-t-il déclaré.

Règles de cybersécurité

Parallèlement, des étapes sont franchies pour renforcer les mesures de cybersécurité alors que des véhicules de plus en plus autonomes commencent à voir le jour. La Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, actuellement examinée par le Parlement, en est un premier signe.

«Il s’agit d’une législation de très haut niveau à l’heure actuelle», a déclaré Andrew Phillips de Transports Canada, en lien avec le projet de loi C26.

Le résultat obtenu obligerait les opérateurs de systèmes et de services à mettre en place un programme de cybersécurité et à signaler les incidents de cybersécurité, bien que les «classes d’opérateurs» concernées n’aient pas été déterminées.

Transports Canada étudie également des projets internationaux visant à soutenir les essais et le déploiement de véhicules autonomes, tant pour examiner les pratiques de sécurité que les obstacles réglementaires potentiels. Ce projet devrait être terminé d’ici la mi-2023.

Suivi en peloton, autonomie et mesures de protection

Au niveau provincial, l’Ontario est en train de mettre en place le cadre nécessaire pour piloter un programme coopératif de suivi en peloton de camions. Les semi-remorques seront alors connectées électroniquement, ce qui permettra à celles se trouvant derrière un camion de tête d’exploiter des commandes hautement autonomes et d’établir des distances de suivi serrées pour maximiser l’économie de carburant.

«Il s’agit davantage de véhicules connectés que de véhicules automatisés», précise Joe Lynch, de la Direction de la sécurité des transporteurs et de l’application des lois du ministère des Transports de l’Ontario. «Un chauffeur est toujours nécessaire.»

Ce projet s’inscrit dans le cadre de plusieurs mises à jour réglementaires qui sont établies pour des niveaux toujours plus élevés d’automatisation et de systèmes avancés d’aide à la conduite. Et la province va imposer aux entreprises technologiques une plus grande responsabilité quant au fonctionnement des systèmes de véhicules autonomes.

«Nous devions mettre en place certaines mesures de protection et nous protéger ainsi que les contribuables ontariens», de dire M. Lynch. «Il incombe vraiment à ces entreprises technologiques, et à quiconque est impliqué dans ce projet, d’accepter la responsabilité de tout incident.»

«Nous examinons leurs plans de travail – comment ils interagissent avec les zones de construction et les fermetures de routes potentielles.»

L’Ontario n’a pas connu beaucoup de tests de véhicules autonomes jusqu’à présent. «Mais nous recevons des demandes que nous examinons en ce moment même», a-t-il ajouté. Les municipalités auront également leur mot à dire dans les discussions.

Mais un autre type de véhicule commercial autonome circule déjà sur les routes provinciales, de poursuivre M. Lynch, en lien avec les véhicules agricoles autonomes.

«Il s’agit de matériel agricole, donc techniquement vous n’avez même pas besoin d’un chauffeur», explique-t-il. Elles sont certes rares en raison des coûts, mais les unités existantes se déplacent de ferme en ferme. Elles sont simplement accompagnées de véhicules d’escorte à l’avant et à l’arrière lorsqu’elles le font.

Remorques plus longues

Un autre projet consiste à explorer des mises à niveau productives de véhicules d’un autre type.

L’Ontario s’approche du seuil de kilomètres pour son premier projet pilote impliquant une semi-remorque de 60 pieds et 6 pouces», de conclure M. Lynch, soulignant qu’il s’agit toujours d’un essai à ce stade.

Mais cette configuration permet de transporter quatre palettes supplémentaires par rapport à une conception traditionnelle de 53 pieds.

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