Avons-nous vraiment les pires routes au Québec? CAA-Québec fait le point

Nos routes sont «maganées», ce qui est excellent pour le sondage Pires routes académie… qui a déjà enregistré 12 000 votes en deux semaines. Mais au fait, a-t-on raison de se plaindre de l’état de notre réseau routier?

CAA-Québec est d’avis que les automobilistes et les usagers de la route sont en droit de s’attendre à un réseau routier efficace et sécuritaire. L’État investit des sommes colossales dans les infrastructures routières, mais force est d’admettre que le déficit d’entretien continue de se creuser : celui-ci est passé de 14,7 à 16,4 milliards de dollars en 2019, selon les documents présentés au dernier budget.

Hausse des coûts d’entretien

«L’entretien du réseau routier local est une préoccupation constante des élus municipaux. Les coûts augmentent, notamment avec les changements climatiques. Il faut non seulement rattraper le retard accumulé, mais aussi s’assurer que les sommes nécessaires soient majorées en conséquence», indique Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités. Il rappelle que la Fédération est engagée en matière de gestion des actifs et qu’elle offre un service d’ingénierie et d’infrastructures pouvant permettre aux municipalités d’accélérer la réalisation de leurs projets.

Comparer des pommes avec des pommes

«La qualité du réseau routier est très subjective», répond Samuel Yniesta, professeur adjoint au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal. «Ils s’en plaignent aussi de l’autre côté de la frontière! Et quand on se compare, on le fait souvent avec des routes qui sont très peu fréquentées», explique-t-il. Le spécialiste ajoute qu’il existe bel et bien des revêtements plus résistants, mais que ceux-ci sont beaucoup plus dispendieux. «Ce qui se trouve en-dessous du pavage a aussi son importance», précise-t-il.

L’entretien préventif, c’est la clé!

Réaliser un entretien rigoureux des infrastructures est une stratégie payante pour maintenir le réseau à niveau. Il en coûte 250 fois plus cher de refaire une route après 15 ans que de réaliser un entretien préventif assidu. La route gagnante de l’an dernier, le boulevard Gouin Est, à Montréal, a pris la tête de la cohorte 2019 de Pires routes académie, suivie de la Montée du Bois-franc, à Saint-Adolphe-d’Howard, après 12 000 votes depuis deux semaines.

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