Camionnage de vrac : des plateformes technos pour moderniser les relations camionneurs-entrepreneurs
Texte mis à jour le 26 juillet à 18h50
L’industrie québécoise du camionnage en vrac est résolument sur la voie de la modernisation alors que non pas une, mais deux applications se présentent aux camionneurs artisans et à leurs donneurs d’ouvrage afin de faciliter leurs contacts d’affaires, établis essentiellement pour l’instant via les postes de courtage de l’Association nationale des camionneurs Artisans Inc. (ANCAI).
La première solution techno s’appelle « monancai.com » et, après des mois de travail, en est présentement aux dernières phases de développement précédant sa mise en ligne. Celle-ci devrait avoir lieu au cours de l’automne ou au début de 2019, explique M. Jean-Pierre Garand, président de l’ANCAI. Une version préliminaire – ou bêta – de l’outil Web est présentement en cours de validation.
« On s’en va vers une technologie pour nous permettre d’être en lien direct avec nos clients et nos camionneurs, qui permettra notamment de faciliter la répartition, la facturation et le suivi des dossiers à l’intérieur de nos structures, tant pour le camionneur que pour l’entrepreneur », déclare-t-il.

M. Garand estime que cette cure de jeunesse technologique fera le plus grand bien à l’industrie et sera avantageuse pour chacune des parties impliquées dans les transactions de transport de matières en vrac. « Disons qu’un courtier a 25 commandes de clients chaque jour pour 75 ou 100 camions; avec la technologie la réquisition ne devra être entrée qu’une seule fois et l’application va l’envoyer directement à qui elle se réfère. Les camionneurs vont la recevoir directement, il n’y aura plus besoin de répéter les appels téléphoniques à de multiples reprises, » dit Jean-Pierre Garand.
Le directeur général de l’ANCAI, M. Gaétan Légaré, met quant à lui l’emphase sur les fonctionnalités de suivi mis à la disponibilité des entrepreneurs. « Les requérants de services vont pouvoir suivre leurs camions à l’endroit où ils sont sur le chantier », dit-il, ajoutant que la plateforme Web est développée en partenariat avec les autorités gouvernementales.
Jean-Pierre Garand conclut en disant que son association connaît bien les besoins des camionneurs et la manière dont ils opèrent. « Nous avons un cadre réglementaire à respecter, notamment face à la Commission des transports. La plateforme Monancai.com va répondre à ça très facilement », dit-il.
Cette plateforme technologique devrait être officiellement présentée aux membres de l’ANCAI à l’occasion du congrès annuel qui se tiendra au Sheraton de Laval du 25 au 28 avril 2019.
Gear.Broker aussi dans la course
En plus de la nouvelle plateforme de l’ANCAI, une application qui porte le nom de Gear.Broker a récemment été mise en ligne et vise, elle aussi, à faciliter le jumelage entre les camionneurs de vrac et les entrepreneurs.
En entrevue à Transport Routier, le créateur de cet outil, M. David Cantin, explique qu’il est notamment actif dans le secteur immobilier et qu’il s’est familiarisé avec le milieu du transport de vrac il y a cinq ans, lorsqu’il a commencé à faire l’acquisition de camions à benne basculante et de machinerie de construction.
« J’ai regardé les forces et les lacunes du transport en vrac et c’est comme ça que l’idée est venue de créer une application pour aider les camionneurs à faire en sorte que leurs véhicules sortent le plus souvent possible, » dit-il

L’un des objectifs de gear.broker est de faire en sorte qu’un transporteur de vrac ait accès à un bassin plus grand d’entrepreneurs que ceux qui constituent son réseau habituel, explique M. Cantin. « De son côté, le donneur d’ouvrage a accès à tous les camionneurs de sa localité, alors c’est gagnant-gagnant. Il peut ‘booker’ 100 camions en 30 secondes, c’est aussi vite que ça », ajoute-t-il.
À ce jour, gear.broker compte plus de 450 membres inscrits au Québec, soit un peu plus de 100 entrepreneurs et 350 entreprises propriétaires de camions à benne basculante, selon son fondateur.
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