Camionneur électrocuté : La CNESST dépose son rapport

La CNESST a publié aujourd’hui les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à un chauffeur de camion le 23 juillet 2019, à Trois-Rivières.

Le jour de l’accident, le camionneur se trouvait près du boulevard des Chenaux et s’affairait au déchargement de pierres à proximité d’une voie ferrée. Pour ce faire, il a positionné le camion semi-remorque à benne basculante à l’endroit convenu avec l’assistant-superviseur du maître d’œuvre présent sur les lieux. Le camion s’est alors retrouvé directement sous la ligne électrique triphasée.

(Photo : CNESST)

Tandis qu’il levait la benne de la semi-remorque et qu’il commençait le déchargement des pierres, l’échelle de la benne est entrée en contact avec l’une des phases de la ligne électrique triphasée sous tension.

De sa position derrière le camion, l’assistant-superviseur a aperçu le chauffeur sauter de la cabine du camion, s’éloigner de ce dernier, puis revenir vers la cabine et toucher la barre d’embarquement qui était, à ce moment, sous tension.

Le travailleur a alors subi une décharge électrique et s’est effondré. Les secours ont été appelés sur les lieux et la victime a été transportée en centre hospitalier. Elle est décédée quelques jours après l’accident.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • Les manœuvres de déchargement du camion semi-remorque à benne basculante se faisaient directement sous la ligne électrique sous tension.
  • L’organisation du travail et l’identification des risques pour effectuer le déchargement de matériel à proximité de la ligne électrique étaient déficientes.
  • La formation du chauffeur pour manœuvrer et opérer le camion semi-remorque à benne basculante près de lignes électriques était insuffisante.

La CNESST a exigé de l’employeur du camionneur qu’il informe les travailleurs des risques reliés à leur travail sur les chantiers de construction, qu’il les forme à ce sujet et qu’il élabore une procédure en présence de situations dangereuses.

De plus, la CNESST a suspendu les travaux de réfection de la voie ferrée près de la ligne électrique et a exigé au maître d’œuvre qu’il soumette à la CNESST une méthode de travail sécuritaire pour les travaux à proximité de la ligne électrique. L’employeur et le maître d’œuvre se sont conformés à ces exigences.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir les accidents lors de travaux à proximité d’une ligne électrique aérienne, l’employeur doit s’assurer que l’une des mesures de prévention suivantes est appliquée :

  • La ligne électrique est mise hors tension.
  • Il y a une convention écrite avec l’entreprise d’exploitation d’énergie électrique, comme Hydro-Québec, sur les mesures de sécurité à prendre et cette convention est rendue disponible.
  • Les personnes, les pièces, les équipements et les éléments de machinerie se trouvent en tout temps plus loin de la ligne que les distances minimales d’approche prévues au règlement, par exemple à plus de 3 mètres si la tension de la ligne est inférieure à 125 kV (d’autres distances peuvent s’appliquer selon la tension de la ligne). L’équipement roulant et déployable utilisé doit être muni d’un dispositif limiteur de portée permettant de respecter les distances prévues.

Pour éviter qu’un tel accident se reproduise, la CNESST demandera à l’Association de camionnage du Québec, à l’Association des routiers professionnels du Québec ainsi qu’à l’Association nationale des camionneurs artisans Inc. (ANCAI), d’informer leurs membres des conclusions de l’enquête.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*