Camo-Route présente une vision éclairée de l’avenir de l’industrie du transport routier

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Camo-Route, le comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport routier, a dévoilé son plus récent diagnostic sectoriel du transport de marchandises qui présente un portrait clair des enjeux de l’industrie, plus précisément ceux qui ont trait à la formation, aux assurances et à l’intégration des nouvelles technologies.

«Notre métier est considéré comme un acquis sociétal, et c’est parce qu’il paraît impensable que nous ne puissions plus trouver nos produits familiers dans nos magasins qu’il nous faut rappeler l’importance de la chaîne du transport dans son ensemble», a déclaré Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec qui a été invité à prononcer quelques mots pour le lancement du diagnostic.

(Image : Camo-Route)

«L’accès aux diagnostics sectoriels de la main-d’œuvre dans le transport routier de marchandises et de personnes est essentiel pour maintenir la vitalité de l’industrie, améliorer la prise de décision, favoriser l’innovation et garantir que les besoins du marché du travail sont satisfaits de manière efficace et efficiente», a affirmé Chloé Saint-Amand, directrice générale de Camo-Route.

La formation

Un panel de discussion a abordé l’importance de la formation pour relever les défis du secteur.

«Ce qui est difficile pour le recrutement en ce moment, c’est le plein emploi. Tout le monde travaille, donc c’est plus difficile d’avoir des élèves, souligne Dave Beaulieu, directeur adjoint au Centre de formation en transport de Charlesbourg. Le taux de chômage étant très bas aussi, ça fait en sorte qu’il n’y a pas beaucoup de candidats. De plus, Emploi Québec ne nous réfère plus d’élèves. Si Emploi Québec ne finance plus les étudiants, c’est compliqué pour eux de suivre une formation.»

De ce fait, les écoles ont dû adapter leurs méthodes de formation, notamment en mettant de l’avant l’alternance travail-études, permettant ainsi aux étudiants de travailler tout en continuant de se former. «On a dû se réinventer. Juste l’année dernière, ce sont 500 diplômés des deux centres qui n’ont pas réussi à intégrer l’industrie», explique Sébastien Roy, directeur du Centre de formation du transport routier de Saint-Jérôme.

«Tous les programmes de formation comprennent des stages donc, si les entreprises ne prennent pas de stagiaires, il n’y a pas de diplômés.»

Il y a notamment un pic de popularité pour la formation en ligne ainsi que pour les formations de courte durée (temps partiel, individualisé) ou bien pour celles qui ont trait à la logistique et à la chaîne d’approvisionnement.

De plus, les experts ont insisté sur l’importance des partenariats éducatifs. «Je n’ai que cinq mots à dire : les partenariats enrichissent notre enseignement», ajoute Sébastien Roy. Cela comprend non seulement les visites et les dîners-causeries avec les entreprises, mais aussi les stages. «Tous les programmes de formation comprennent des stages donc, si les entreprises ne prennent pas de stagiaires, il n’y a pas de diplômés.»

Ces partenariats représentent non seulement un avantage pour les écoles, mais aussi pour les transporteurs. «L’objectif premier quand on s’engage dans les programmes de formation, c’est que l’étudiant nous choisisse comme employeur. Dans cette optique, c’est notre responsabilité de faire vivre une expérience positive, motivante et intéressante pendant son parcours», affirme Marie-Claude Hébert, directrice de l’acquisition de talents pour Groupe Morneau.

Les assurances

L’industrie fait face à de nombreux enjeux d’assurabilité. «Quand on parle d’assurabilité, on parle d’une assurance pour un véhicule qui est de plus en plus dispendieux, a souligné Éric Morasse, conseiller en prévention chez EGR. Je vous dirais que le plus important facteur qui vient déterminer l’assurabilité, que ce soit pour les passagers ou la marchandise, c’est la gestion du risque par le transporteur.»

Il faut donc s’assurer que le courtier effectue bien son travail et arrive à montrer les atouts de l’entreprise pour l’assureur. Il faut aussi viser un profil du conducteur idéal durant l’embauche afin d’éviter des problèmes.

Il y a aussi la question de l’assurabilité des conducteurs de moins de 25 ans. Là encore, c’est aux entreprises de tout bien gérer à l’interne et ainsi éviter des problèmes.

«On souhaite que l’entreprise contrôle le risque vis-à-vis les jeunes conducteurs et accompagne ces derniers, a exprimé Brian Fayard d’Echelon Assurance. Ce que l’on veut éviter, c’est qu’une entreprise mette un jeune conducteur inexpérimenté dans un véhicule à risque. Si les critères de la flotte pour sélectionner ses chauffeurs sont conformes, il n’y a pas de problème à laisser l’entreprise gérer ses propres conducteurs.»

Même s’il faut accorder une grande importance aux jeunes camionneurs, il ne faut toutefois pas négliger les plus expérimentés. Il faut apprendre à gérer leurs horaires selon leurs capacités actuelles, mais aussi ne pas négliger leur désir de travailler, que ce soit pour des raisons financières ou sociales, et de suivre certaines formations, mais surtout, faire preuve de reconnaissance envers eux.

De plus, ils peuvent faire d’excellents mentors pour les jeunes conducteurs. «C’est extrêmement valorisant pour les conducteurs expérimentés d’avoir la possibilité de transmettre leur savoir», a déclaré Denis Hamel, vice-président – Politiques de développement de la main-d’œuvre, pour le Conseil du Patronat du Québec.

Ce dernier en a profité pour promouvoir le programme Séduction 60-69 qui vise à identifier et à développer des outils de rétention ou d’embauche des personnes de 60 à 69 ans.

Les nouvelles technologies

L’intégration harmonieuse des nouvelles technologies a été le thème d’une discussion animée. Il a notamment été question de la transition énergétique et de l’accompagnement des entreprises dans ce changement. «La transition énergétique, c’est un important virage pour n’importe quel transporteur», a assuré Anthony Mainville, président d’AttriX Technologies.

Cette transition va surtout permettre une interconnectivité à travers toutes les opérations d’une entreprise de transport, que ce soit sur la route, pour la répartition, pour la maintenance, pour la gestion de l’énergie, mais aussi pour le travail au bureau.

Les experts ont aussi mentionné la réalité des petites et moyennes entreprises face à ces nouvelles technologies. En effet, elles ont moins de ressources technologiques que les grosses compagnies. Cependant, certaines d’entre elles font d’importants investissements en technologie.

«On voit sur le terrain que les PME qui investissent en technologie prennent une plus grande part de marché et gagnent en efficacité et en productivité, explique Naoual Rahali, directrice générale d’InnovLOG. Ce sont des petits projets de recherche appliquée, mais c’est ce qui fait la différence.»

De plus, l’impact sur les différentes professions de l’industrie a été abordé. «L’arrivée des technologies va amener beaucoup plus de prévisibilité et de facilité dans le quotidien des conducteurs, et je n’en ai connu aucun qui n’était pas emballé par l’arrivée des véhicules électriques. Ça va surtout changer le travail des répartiteurs et des mécaniciens», a indiqué Patrick Vallerand, directeur de la division AttriX Énergie.

Le panel s’accorde pour dire que l’intégration des nouvelles technologies va davantage servir que desservir les transporteurs. «On a besoin de technologies parce que, dans le secteur du transport, c’est plus simple de gérer des flottes, le personnel et la répartition avec des données», ajoute Naoual Rahali. «Mais avec les technologies mises en place, on va pouvoir réduire les erreurs, optimiser nos opérations à l’interne, avoir une meilleure communication entre chauffeurs et répartiteurs et avoir une meilleure visibilité sur ce qui se passe dans leur entreprise.»

Les diagnostics sectoriels pour le transport de marchandises et le transport de personnes sont disponibles sur le site de Camo-Route.

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