« Chantier non conforme », dit l’Environnement. « La faute à la Ville de Montréal», rétorque Ray-Mont Logistiques

Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a émis ce matin un communiqué de presse dans lequel il est indiqué que le chantier de Ray-Mont Logistiques, sur la rue Notre-Dame Est à Montréal, n’aurait pas dû voir le jour avant que l’entreprise obtienne une autorisation ministérielle. Un avis de non-conformité a ainsi été transmis à l’entreprise.

Selon le MELCC, l’avis de non-conformité a été remis parce que l’entreprise s’était engagée à ne pas amorcer d’activité en rapport avec la première phase de son projet avant d’avoir reçu la position du Ministère à l’égard de son assujettissement et, le cas échéant, avant d’avoir obtenu une autorisation ministérielle.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. (Photo : Page Facebook de Benoit Charette)

« Or, lors d’une inspection effectuée le 21 mars dernier à la suite d’une plainte, le MELCC a pu constater que c’est le cas. En effet, le promoteur, qui avait aménagé, en août 2021, une surface asphaltée sur une portion du site, a commencé à utiliser cette surface à des fins d’entreposage de conteneurs », peut-on lire dans le document gouvernemental.

Toujours selon le MELCC, la première phase du déménagement de la plateforme intermodale prévoit l’implantation de deux activités, soit du camionnage et l’entreposage de conteneurs. Le problème c’est que de telles activités génèrent du bruit et que, pour obtenir son autorisation, Ray-Mont Logistiques devra produire une étude de modélisation du climat sonore et proposer des mesures de mitigation appropriées.

S’il est vrai que le MELCC a approuvé un plan de réhabilitation pour l’aménagement du site le 29 janvier 2018 qui permettait également d’aménager une surface de roulement avec revêtement d’asphalte ainsi que la construction de quatre voies ferrées et d’un mur-écran antibruit aux limites est, sud et ouest du site, le Ministère souligne cependant que « L’approbation ne concernait toutefois aucune construction de bâtiment. Elle ne couvrait pas non plus les installations et les opérations d’une éventuelle plateforme intermodale de transbordement de marchandises. »

Le gouvernement ajoute qu’il n’hésitera pas à poser des gestes additionnels si d’autres manquements à la législation environnementale sont constatés.

Entre l’arbre et l’écorce

Quelques heures après la prise de position du MELCC, Ray-Mont Logistiques a publié sa version des faits.

L’entreprise dit avoir « transmis de manière volontaire et transparente des détails sur ses opérations ainsi qu’une étude d’impact sonore afin d’obtenir l’interprétation du MELCC quant aux autorisations applicables à ses activités », ajoutant qu’elle a toujours eu pour objectif de se conformer à la règlementation en place.

Toutefois, plaide l’entreprise, le 16 mars dernier elle a « été contrainte de commencer certains travaux et opérations pour se conformer aux exigences de la Ville de Montréal. »

Ray-Mont Logistiques considère que la situation actuelle est hors de son contrôle et dit réitérer sa volonté de poursuivre la collaboration avec le ministère. L’entreprise ajoute qu’elle « prendra le temps requis pour analyser avec rigueur la position et les demandes du MELCC » avant d’émettre tout autre commentaire.

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