Chez AECON, on se donne la main pour assainir les opérations

AECON est une entreprise montréalaise née en 1957 dont la raison d’être est la construction d’infrastructures diverses : ponts, viaducs, tunnels, autoroutes, trains, notamment le Réseau express métropolitain connu sous l’acronyme REM, bâtiments, etc.

Ses nombreux tentacules, avec près de 8 500 employés et un chiffre d’affaires de 3,9 G$ en 2021, en font une des entreprises les plus influentes dans ce secteur au pays. Un secteur d’activité économique, la construction et le bâtiment, qui est énergivore mais aussi passablement polluant:

  • 30% à 40% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (CO2) ;
  • 25% à 40% en consommation d’énergie ;
  • 30% à 40% en déchets produits ;
  • 20% à 30% en consommation de matières premières.

Un bilan sectoriel, donc, qu’AECON veut contribuer à assainir par des actions tournées vers un objectif noble : le développement durable.

C’est ce que Gilles Audet, directeur, développement des affaires pour l’Est du Canada, est venu dire au Forum stratégique sur le transport et logistique qu’organisait, le 1er avril dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Le développement durable

« Le développement durable, disait M. Audet d’entrée de jeu, c’est avoir la capacité de répondre aux besoins du présent sans compromettre ceux du futur.

Suivant en cela les trois volets identifiés au développement durable par l’Organisation des nations unies (ONU), à savoir l’économie, le social et l’environnement, « AECON a l’ambition de réduire, à la hauteur de 30%, ses émissions de GES pour 2030 et 100% en 2050, » annonce M. Audet.

Concrètement…

Le volet économique cible une diminution drastique de la consommation d’énergie dans la chaîne de production et un réaménagement de la chaîne d’approvisionnement. Le volet social se propose d’être inclusif en impliquant le milieu qui sera touché par les activités de la compagnie. Le volet environnement s’intéresse, quant à lui, au recyclage, à la réutilisation des matériaux, la réduction des déchets et la bonification des véhicules et équipements utilisés (électriques, hybrides, etc.).

C’est dans cette perspective que l’entreprise a procédé à l’inventaire de ses émissions de gaz à effet de serre (GES). « Cet inventaire a conclu que 90% des émissions de CO2 proviennent des équipements qui roulent ou fonctionnent au diesel, » précise M. Audet.

Dont les camions.

Un pas à la fois… avec les employés

Disposant d’une flotte de camions divisée en trois catégories – camions légers, intermédiaires et lourds – AECON a l’intention de convertir 60% de toute sa flotte de véhicules d’ici 2030. « Déjà, précise la directrice, développement durable d’AECON Prabh K. Banga dans un échange de courriels avec Transport routier, nous avons des camions hybrides. Et nous recevrons, d’ici la fin de l’année 2022, deux véhicules entièrement électriques. »

L’électrification de la flotte semble faire partie de la solution privilégiée par AECON. Du moins en ce qui a trait à l’objectif de 2050. Pour 2030, les solutions iront avec la disponibilité des technologies existantes et les contingences opérationnelles de la compagnie : « le gaz naturel (moins polluant que le diesel), l’hybride, l’électricité et l’hydrogène, notait M. Audet lors de son intervention, serviront à graduellement convertir notre flotte de véhicules afin d’atteindre l’objectif de carboneutralité en 2050. »

En plus de ces achats planifiés, la compagnie souhaite introduire des normes internes pour des carburants plus propres et efficaces. Même chose avec les équipements de chantier, « notamment les grues dont un exemplaire 100% électrique fait l’objet de tests sur le terrain, » mentionnait la conseillère principale, communications d’AECON, Diane Rivard, lors d’un entretien téléphonique.

Prabh K. Banga. Crédit photo : sa page Linkedin.

Tous ces changements, actuels et à venir, vont certainement bouleverser certaines pratiques à l’intérieur de l’organisation. À cette question, Mme Banga répond :

« Comme dans toute initiative, le changement qui motivera les employés à nous suivre dans l’aventure a déjà été anticipé. Nous avons testé des équipements électriques et la réaction des employés a été positive. Nous avons également des programmes qui visent à faire participer les employés à notre stratégie de réduction des GES. »

Vous savez que la décision est bonne lorsque vos employés l’adoptent spontanément.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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