Comment développer une entreprise ISO-Stress?

Le 20 mai dernier, dans le cadre des Grands Rendez-vous de l’Association du camionnage du Québec, Sonia Lupien a présenté la conférence «Comment développer une entreprise ISO-Stress?».

Mme Lupien, qui est directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et professeure titulaire au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal, a débuté sa présentation avec quelques statistiques sur les répercussions économiques du stress en milieu de travail.

Saviez-vous que?

  • Un travailleur sur deux qui s’absente du travail en raison de problèmes mentaux sera absent pendant 13 jours ou plus, ou ne reviendra jamais au travail.
  • Selon la Commission de la santé mentale du Canada (2016), les maladies mentales expliquent 70 % des coûts d’invalidité au travail.
  • Une étude récente attribue aux troubles mentaux associés au stress des pertes de productivité atteignant 20 milliards de dollars canadiens.
  • En 1991, 15 % des réclamations d’assurance étaient liées à des troubles de santé mentale. En 2001, ce pourcentage était de 40 %.  
  • L’absentéisme coûterait 8 milliards de dollars annuellement aux États-Unis, alors que le présentéisme coûterait 36 milliards de dollars.

Comme l’a rappelé Mme Lupien, ces statistiques ont été recueillies avant la pandémie de COVID-19, et la situation s’est vraisemblablement détériorée depuis.  

«Le plus grand challenge de gestion s’en vient», a-t-elle ajouté, en lien avec le retour au bureau lorsque les mesures sanitaires seront allégées. «Le retour au travail risque d’entraîner une baisse de performance.»

Et puisque chaque personne réagit différemment au stress, les solutions pour y faire face devront être personnalisées.  

(photo : Gerd Altmann/Pixabay) 

Pour les première semaines de retour au «travail normal», Sonia Lupien suggère d’éviter les nouveaux apprentissages. «Ce n’est pas le temps d’introduire un nouveau programme», explique-t-elle. «Les nouveaux apprentissages seront possibles quand le biais attentionnel vers la menace sera disparu.»

Elle recommande aussi de pratiquer la flexibilité cognitive, notamment en organisant des réunions plus courtes et en abordant chaque fois différents sujets, compte tenu des difficultés liées à l’attention soutenue.

Parfois, les solutions les plus simples sont les plus efficaces. «Créez des activités au travail qui auront pour effet de faire diminuer les hormones de stress», poursuit-elle. Ces activités pourraient impliquer le fait de chanter, bouger, rire, s’entourer, aider les autres et même d’avoir recours à la zoothérapie.

«Un peu de stress, c’est bon», précise toutefois la conférencière. «Le sweet spot, c’est ce que vous voulez. Il ne faut pas avoir peur du stress car la réponse de stress sert à s’adapter.»

Pour en apprendre davantage sur le stress, consultez le www.stresshumain.ca.

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