Covid-19: les défis de la conciliation travail-famille
À chaque jour depuis l’annonce de la pandémie de COVID-19, sept jours sur sept, le PDG de l’Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, tient une conférence téléphonique avec le comité d’urgence du ministère des Transports du Québec (MTQ).
Le Gouvernement du Québec a fortement recommandé aux entreprises n’offrant pas de services essentiels, au sens légal du terme, d’encourager les employés à travailler de la maison. La principale préoccupation qui ressort dans l’industrie est en lien avec cette recommandation, selon ce qu’entend M. Cadieux.
«La conciliation travail-famille est une grande préoccupation. L’industrie doit demeurer hautement opérationnelle, alors que les écoles et les services de garde sont fermés. On demande aux personnes de 70 ans et plus de s’isoler, alors les grands-parents ne peuvent pas être appelés à contribution. On ne peut pas faire de télétravail quand on conduit un camion», de dire M. Cadieux.
Évidemment, certaines fonctions requièrent la présence sur les lieux de travail. «Quelqu’un doit être au bureau pour donner les clés, pour recevoir la documentation, on doit avoir des gens aux guérites. Il doit y avoir des mécaniciens pour s’occuper de l’entretien, des préposés pour aller chercher les pièces», illustre M. Cadieux.
Certaines tâches peuvent, au contraire, être effectuées, plus ou moins facilement, au domicile de l’employé.
Au Groupe Guilbault, quelque 25 employés des bureaux de Québec et Boucherville ont été affectés au télétravail le 16 mars, et le président-directeur général, Eric Gignac, nous a indiqué en entrevue qu’il allait garder le minimum de personnel de bureau dès le lendemain. «Même des répartiteurs travailleront de la maison», nous a-t-il précisé.
L’entreprise a acheté des ordinateurs ou fait appel à des moyens technologiques pour que des employés administratifs et opérationnels travaillent de la maison, et ainsi diminuer les risques de propagation. Elle a aussi ouvert une page web où des mises à jour sur la situation sont faites quotidiennement et pour répéter les consignes de sécurité publique.
Le Groupe Guilbault interdit la présence de visiteurs ou de représentants à ses installations. Les gens de vente de Guilbault travaillent de la maison et font des appels téléphoniques, mais ils ne se rendent plus chez les clients.
«Nous ne signons pas les documents des autres transporteurs qui viennent chez nous pour éviter que les crayons passent d’une personne à l’autre», indique M. Gignac, qui ajoute avoir mis en place la semaine dernière des procédures pour éviter que les clients et les chauffeurs ne s’échangent le stylet des tablettes électroniques.
Eric Gignac remarque que les volumes de marchandises à transporter commencent à diminuer après la recommandation du ministre Legault de faire travailler les gens à la maison. «Des clients ferment parce que le télétravail s’ajoute à la problématique du manque de main-d’œuvre», explique-t-il. «Par contre, nous avons des appels d’expéditeurs qui ne sont pas nos clients mais qui cherchent de la capacité de transport d’urgence. Cependant, nous devons donner priorité à nos clients existants, et principalement à ceux qui sont dans l’alimentation ou le pharmaceutique.»
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