COVID-19: les héros de la route – Richard Deschamps

Richard Deschamps est camionneur pour Entreprise G. Lajoie inc. (EGL), qui se spécialise en transport de charges partielles et complètes au Canada et aux États-Unis. Vendredi dernier, il est rentré de Californie après avoir passé 14 jours sur la route, transportant notamment des minéraux destinés à être ajoutés à de la nourriture pour animaux. Il s’est arrêté à Reno, au Nevada, pour y prendre sa pause obligatoire de 36 heures.

M. Deschamps a l’habitude de voyager avec son épouse, qui agit à titre d’accompagnatrice. «Faire de la route ensemble, c’est un vieux rêve qu’on a décidé de réaliser quand nos enfants sont devenus assez grands», explique-t-il, ajoutant que sa femme ne possède toutefois pas de permis de classe 1. «Étant donné les règles sur les voyageurs, elle ne peut plus traverser la frontière. Je dois me faire à l’idée de voyager tout seul pendant quelques semaines.»

Quelques semaines, c’est le plus optimiste des scénarios.

«Tout est fermé en ce moment, on dirait vraiment des villes fantômes», de poursuivre M. Deschamps, en lien avec les mesures de confinement liées à la COVID-19 qui se resserrent un peu partout en Amérique du Nord.

Contrairement à plusieurs de ses collègues camionneurs, il n’a pas eu de difficulté à accéder à des toilettes au cours des dernières semaines, bien qu’il ait remarqué que les gens sont plus méfiants qu’auparavant. «Beaucoup de gens ont l’air de prendre ça à la légère aux États-Unis, pas mal plus qu’au Canada», de dire M. Deschamps. «Certaines personnes ont peur de tout le monde, d’autres s’en foutent complètement. Ils disent que ce n’est pas grave et ils se pensent en vacances. J’ai même entendu quelqu’un dire que c’était juste une petite grippe.»

Selon lui, plus on se dirige vers l’est, plus on risque de croiser des gens. Il y en a qui banalisent le lavage des mains, d’autres qui s’offusquent de ne plus pouvoir utiliser leur propre tasse aux différents points de ravitaillement. «J’ai vu des gens s’impatienter et manquer de respect envers les employés», conclut-il. «C’est vraiment de l’ignorance.»

«En terminant, j’aimerais dire aux gens qui n’ont pas besoin de sortir de rester chez eux. Je suis un vétéran. Je travaille chaque jour et je vais continuer de le faire. Ça me fait plaisir de travailler même si on met notre santé en danger. Même si je vais m’ennuyer de mon épouse et mon petit chien. Mais quand je vois le je-m’en-foutisme des gens qui ne respectent pas les consignes, je me pose des sérieuses questions.»

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  • Richard Deschamps MERCI !
    merci de tout ce que tu accomplit en ce temps de crise.
    je suis désolé que tu sois obligé de braver les insouciants ,d’etre confrontés a des portes fermés , d’etre probablement vue comme un lepreux par ceux qui prennent l’épidemie au serieux
    je te souhaite bonne route et que le gars d’en haut te garde en santé
    au plaisir d’avoir d’autres nouvelles de ton periple .