Daimler aux commandes d’un partenariat vers la conduite autonome

Daimler Trucks and Buses confirme son intérêt à l’égard des camions à niveau 4 d’autonomie en faisant l’acquisition d’une participation majoritaire au sein de la firme américaine Torc Robotics.

Torc Robotics garde son identité corporative propre et ses employés et travaille désormais en partenariat avec l’équipe de Daimler Trucks North America (DTNA) à Portland, en Oregon, où Daimler dispose déjà d’un centre de recherche et développement voué aux camions autonomes.

Les premiers pourparlers entre Torc et Daimler ont eu lieu en 2018 et ont été initiés par les gens de Torc.

« Le marché est prêt pour des camions hautement automatisés », a déclaré Roger Nielsen, PDG de DTNA, précisant que les premiers tours de roues de ces véhicules se feraient sur des trajets bien précis et minutieusement préparés, d’une plaque tournante à une autre.

Un premier prototype destiné à démontrer les possibilités de la conduite autonome pourrait « devenir réalité très bientôt » a pour sa part laissé entendre Martin Daum, membre du Conseil d’administration de Daimler AG responsable de la division camions et bus.

Si aucune date n’est encore établie pour de la production à plus grande échelle, Daimler compte présenter un plan de match avec échéancier précis du déploiement de sa stratégie à cet égard d’ici le début de 2021.

C’est le camion concept Future Truck de Mercedes-Benz qui a d’abord incarné la vision de Daimler en matière de camions autonomes, dès 2014. L’année suivante, Daimler présentait au Nevada une version adaptée pour la conduite sur routes publiques appelée Freightliner Inspiration Truck (photo ci-dessous). Ce sont présentement les Freightliner Cascadia en Amérique du Nord, les Mercedes-Benz Actros en Europe et les camions japonais Fuso qui font office de vitrine technologique pour l’automatisation de niveau 2, offrant notamment des fonctions d’assistance à la direction et de freinage automatisé.

Les camions partiellement autonomes tirent leurs informations d’un système incorporant les technologies de radar et de caméras mais la conduite encore plus automatisée exigera l’utilisation de plusieurs capteurs additionnels, incluant la technologie lidar (radar par laser), a ajouté M. Daum.

« Le niveau 4 d’automatisation permet au véhicule de fonctionner entièrement par lui-même et, dans l’éventualité où une situation problématique surviendrait, le camion est conçu pour s’arrêter lui-même de façon sécuritaire », a précisé M. Nielsen.

Cela ne signifie pas pour autant que, dans sa perspective des camions autonomes, Daimler écarte complètement les chauffeurs de l’équation, ces derniers effectuant plusieurs tâches en cabine allant au-delà du maniement du volant.

« Avec la demande sans cesse croissante pour des services de transport routier, en bonne partie en raison du commerce électronique, il y a de plus en plus d’arguments de nature commerciale qui militent en faveur des camions à conduite autonome sur le marché américain et j’estime que la voie rapide vers la commercialisation de ces camions autonomes sera tracée en partenariat avec Daimler Trucks », a pour sa part commenté Michael Fleming, PDG de Torc Robotics.

Ce dernier a souligné l’importance de pouvoir collaborer avec un fabricant d’équipement d’origine plutôt que d’être confronté à aux barrières qui se dressent parfois entre les gens de logiciels et les metteurs au point des véhicules proprement dits. M. Fleming a ainsi plaidé pour une approche de système hautement intégré.

Torc travaille sur les logiciels de véhicules autonomes depuis sa participation à la compétition Urban Challenge de 2007, initiative appuyée par le département de la Défense américain. Les équipes participantes avaient alors été mises au défi de mettre au point un véhicule entièrement autonome pouvant parcourir 95 kilomètres en moins de six heures. Le Ford Escape élaboré par Torc, baptisé Odin, avait décroché la troisième position parmi 35 équipes.

Daimler estime que le système de niveau 4 de Torc a fait ses preuves en milieux urbain et autoroutier, sous la pluie, la neige dans le brouillard et par beau temps.

Le processus de développement du niveau 4 se concentrera sur des véhicules pouvant circuler sur des routes existantes mais évaluera également si des infrastructures de soutien, telles que du marquage spécial sur la chaussée, pourraient aussi être requises à certains endroits. « Il faut constamment maintenir un équilibre entre la sécurité, la performance et les coûts », a opiné M. Fleming.

« Le potentiel de la conduite autonome est tout simplement fantastique. Les volumes de fret à transporter à l’échelle mondiale continueront de croître au fil des années et des décennies à venir et la conduite autonome sera un important levier de cette activité », a conclu M. Daum.

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