D’après l’IRU, 3 millions de postes de camionneurs restent vacants dans 36 pays

Le Canada n’est pas le seul à avoir du mal à pourvoir les postes de conducteurs de camions.

Alors que RH Camionnage Canada affirme qu’il y avait près de 24 000 postes de chauffeur vacants ici au deuxième trimestre 2023, une étude de l’International Road Transport Union (IRU) a identifié plus de trois millions d’emplois pour chauffeurs non pourvus dans 36 autres pays, soit environ 7 % des postes de ce type. L’IRU s’attend à ce que le nombre de postes vacants double d’ici 2028.

Seuls 12 % des conducteurs actuels ont moins de 25 ans et 6 % seulement sont des femmes.

Les conclusions de l’IRU s’appuient sur une enquête menée auprès de 4 700 entreprises de transport routier en Amérique, en Europe et en Asie, entre février et avril.

«Il s’agit d’un problème permanent auquel le secteur est confronté et qui s’aggrave à mesure que les besoins de notre industrie augmentent», a déclaré Craig Faucette, responsable des programmes de RH Camionnage Canada.

Il ajoute que les employeurs canadiens ont du mal à trouver suffisamment de chauffeurs, y compris des jeunes et des femmes, pour faire face aux départs à la retraite et à l’augmentation de la demande de services de camionnage.

La situation est similaire aux États-Unis et en Europe, où le vieillissement de la population affecte le nombre de travailleurs disponibles. C’est pourquoi l’IRU estime qu’il faut faciliter l’accès aux conducteurs qualifiés dans d’autres pays, afin de permettre aux pays disposant d’un surplus de conducteurs professionnels de contribuer à combler les lacunes.

«Les conséquences d’une telle pénurie nuisent déjà aux communautés, aux chaînes d’approvisionnement et aux économies qui dépendent de notre industrie», a affirmé Umberto de Pretto, secrétaire général de l’IRU.

«Le taux de nouveaux employés étant nettement inférieur à celui des conducteurs qui partent à la retraite chaque année, il est urgent d’agir.»

Concurrence pour les conducteurs internationaux

Le Canada compte certainement sur les nouveaux arrivants pour remplir les fonctions de conducteur.

«Nos recherches montrent également que le secteur canadien du camionnage attire une plus grande proportion d’immigrants et de résidents non permanents que beaucoup d’autres secteurs d’activité au Canada», a indiqué M. Faucette.

Selon l’IRU, si l’on ne redouble pas d’efforts pour attirer et retenir la main-d’œuvre dans le secteur du camionnage, plus de 7 millions d’emplois seront vacants dans le monde d’ici cinq ans.

Parmi les pays étudiés, la Chine, l’Europe et la Turquie ont déclaré respectivement 20 %, 17 % et 28 % d’emplois de conducteurs non pourvus.

Près de la moitié des exploitants interrogés ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de développer leurs activités et qu’ils perdaient des revenus en même temps que leurs clients existants en raison de l’augmentation des coûts des carburants, de l’équipement et des salaires.

L’American Transportation Research Institute (ATRI), par exemple, rapporte que les coûts marginaux des salaires des conducteurs américains ont augmenté de plus de 15 % l’année dernière.