« De l’oxygène pour nos transporteurs »: 150 millions $ investis à Contrecoeur pour augmenter de 55 % la capacité de gestion de conteneurs du Port de Montréal

Le ministre fédéral des Transports et lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez, a annoncé plus tôt aujourd’hui un investissement pouvant atteindre 150 millions $ afin d’appuyer la construction d’un nouveau terminal à conteneurs pour l’Administration portuaire de Montréal (APM) dans la ville de Contrecœur, en Montérégie.

Une fois terminé, le nouveau terminal devrait accroître la valeur annuelle des importations et des exportations manutentionnées au port, augmentant de 55 % la capacité totale de gestion des conteneurs du Port de Montréal.

Vue aérienne du terminal de Contrecoeur du Port de Montréal.
Le terminal de Contrecoeur permettra de gérer la croissance anticipée du secteur des conteneurs. (Photo : Port de Montréal)

La construction du nouveau terminal comprendra un quai de 675 mètres de longueur, un réseau ferroviaire relié aux voies actuelles du CN, y compris un centre de transfert de marchandise, une route d’accès pour relier le terminal au réseau public, une cour servant à la manutention des conteneurs et un bâtiment administratif ainsi qu’un bâtiment d’exploitation.

Selon Transports Canada, ce type d’initiative contribue à renforcer la chaîne d’approvisionnement du pays, notamment en s’attaquant aux goulots d’étranglement, aux vulnérabilités et à la congestion le long des corridors commerciaux du Canada.

D’ailleurs, l’investissement d’Ottawa dans le terminal de Contrecœur provient du Fonds national des corridors commerciaux.

Fluidité de la chaîne d’approvisionnement

Le ministre Rodriguez a qualifié le Port de Montréal de moteur économique du Québec et d’élément crucial de la chaîne d’approvisionnement nationale, dont le terminal de Contrecœur fera partie intégrante.

« On ne veut plus vivre les pénuries de produits qu’on a vécues pendant la pandémie, ni les hausses importantes de prix qui viennent avec », a déclaré M. Rodriguez au sujet de la fluidité accrue qu’amènera le projet.

L’APM s’est dite ravie de la participation financière d’Ottawa, qualifiant cet investissement de « stratégique » et de « pas de géant pour améliorer la fluidité dans la chaîne d’approvisionnement », en particulier dans un contexte de croissance anticipée du secteur des conteneurs.

« Il nous permet d’amorcer les prochaines étapes avec confiance pour continuer d’assurer notre rôle essentiel de moteur économique durable au cœur de l’économie du Québec et du Canada », a commenté Geneviève Deschamps, présidente-directrice générale par intérim de l’APM.

Parmi ces étapes à venir, il y aura lancement d’appels d’offres au début de 2024 afin de sélectionner le partenaire privé qui mènera les travaux terrestres (cour de conteneurs, bâtiments, services publics et connexion ferroviaire), l’APM ayant choisi d’être le maître d’œuvre des travaux en eau (construction des quais et travaux de dragage).

Les réponses à cet appel d’offres permettront de préciser l’échéancier des travaux ainsi que la date de mise en service du nouveau terminal, encore indéfinie mais que l’ensemble des intervenants souhaitent aussi rapide que possible.

« De l’oxygène pour nos transporteurs »

Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), était présent à l’annonce du financement fédéral de cet ambitieux projet, dont la matérialisation demeurait jusque-là source de préoccupations chez plusieurs, notamment l’aspect du montage financier.

En entrevue à Transport Routier, il dit avoir confié au ministre Rodriguez que le terminal de Contrecœur permettrait de réduire le volume de circulation de camions à Montréal et amènerait de l’eau au moulin des transporteurs de la Montérégie, qui n’auront plus besoin de se rendre dans la métropole pour prendre charge de certaines cargaisons.

Marc Cadieux avec Pablo Rodriguez.
L’industrie du camionnage bénéficiera de la capacité accrue du Port de Montréal grâce au terminal de Contrecœur, estime Marc Cadieux, PDG de l’ACQ, ici en compagnie du ministre des Transports Pablo Rodriguez. (Photo : Cabinet du ministre des Transports du Canada)

Questionné à savoir ce que le nouveau terminal signifiera pour l’industrie du camionnage, M. Cadieux estime que « C’est certainement de bon augure parce que ça va optimiser la chaîne d’approvisionnement et la logistique des transports. Ça va faire du Port de Montréal un port d’un intérêt encore plus grand. »

Il note par ailleurs que les temps d’attente des camionneurs devraient être réduits grâce à cette capacité accrue, qui fera contraste avec la situation de congestion vécue pendant la pandémie alors que Montréal manquait de quais pour accueillir les navires qui se présentaient, plusieurs devant attendre au large que les premiers arrivés soient déchargés.

« Tout ce qui est économie de logistique, de temps, c’est le nerf de la guerre pour l’opérationnalité de nos transporteurs », analyse M. Cadieux.

« Ça va amener un marché supplémentaire à l’industrie », dit-il par ailleurs au sujet des volumes accrus de marchandises expédiées et ramenées par camion des différents terminaux du Port de Montréal.

« C’est de l’oxygène pour nos transporteurs, c’est plus de fluidité, c’est l’amélioration de la capacité pour nos transporteurs d’accéder à des infrastructures portuaires », ajoute le porte-parole de l’ACQ, ayant une pensée pour les entreprises de camionnage de la Rive-Sud de Montréal.

Au cours des huit derniers mois, 8,6 millions de tonnes de marchandise ont transité au Port de Montréal, dont plus d’un million d’équivalents vingt pieds (EVP ou TEU) de marchandise conteneurisée.

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