Décès suite à une manœuvre sous un véhicule lourd : les recommandations de la CNESST

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé plus tôt aujourd’hui les conclusions de son enquête sur un accident de travail ayant coûté la vie à un technicien en réparation de pneus le 1er février 2018, à Lachine.

Chronologie de l’accident

Le jour de l’accident, le travailleur s’affairait à installer les roues sur l’essieu arrière d’une chargeuse à neige. Pour ce faire, il a utilisé un cric et deux chandelles, qu’il a positionnés sous le véhicule.

Afin d’ajuster la hauteur de l’essieu, le travailleur a retiré, dans un premier temps, les deux chandelles. Ensuite, tandis que la chargeuse était retenue par le cric, il s’est glissé sous celle-ci, du côté arrière gauche, afin d’actionner avec sa main la valve d’évacuation du cric hydraulique. C’est alors que la chargeuse a basculé de son point d’appui, chuté au sol et écrasé mortellement le travailleur. Les secours ont été appelés sur les lieux, où le décès de la victime a été constaté.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • Le positionnement du cric au centre de l’essieu arrière et la descente rapide de la chargeuse à la suite de l’ouverture de la soupape d’évacuation ont déstabilisé la chargeuse, qui s’est écrasée au sol.
  • La méthode de travail utilisée était dangereuse puisqu’elle obligeait le travailleur à se placer sous la chargeuse alors qu’elle était supportée uniquement par un cric.
  • L’employeur ne s’est pas assuré que le travailleur avait reçu la formation et la supervision appropriées lui permettant d’effectuer le levage des véhicules de façon sécuritaire.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir les accidents lors du retrait et du changement des pneus sur un équipement lourd, la CNESST recommande de :

  • Ne jamais se tenir sous un véhicule retenu seulement par un cric.
  • Privilégier l’utilisation d’un cric avec manche.
  • Faire réaliser la tâche par une personne formée.
  • Utiliser le point de levage spécifié par le fabricant lorsque cette information est à disposition.
  • Utiliser des appareils de levage ayant la capacité requise et en bon état.

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association des spécialistes de pneus et mécanique du Québec, afin que leurs membres en soient informés. Le rapport d’enquête sera aussi diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Mécanique de véhicules lourds afin de sensibiliser les futurs travailleurs.

L’employeur du travailleur décédé a reçu un constat d’infraction de la CNESST à la suite de cet accident. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 16 793 $ à 67 176 $ pour une première offense, et peut atteindre 335 882 $ en cas de récidive.

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