Les défis du suivi en peloton

Lors du dernier salon Truck World en avril dernier, Transport Routier s’est entretenu brièvement avec Simon Trudel, spécialiste en gestion de flotte pour le Groupe PIT, qui a partagé sa vision du suivi en peloton dans l’industrie du transport routier de demain.

«La question n’est plus vraiment de savoir si le suivi en peloton de véhicules fonctionne, mais plutôt de quelle manière la technologie sera exploitée», a-t-il dit. «La technologie est là, les économies de carburant sont là aussi.»

Le suivi en peloton de véhicules fera vraisemblablement son apparition sur les routes avant l’avènement des camions autonomes, selon le principal intéressé, et avant l’électrification du transport routier à grande échelle. Mais au-delà des différentes questions réglementaires qui donnent présentement des maux de tête aux autorités gouvernementales, M. Trudel souligne quelques défis supplémentaires à relever.

Les ensembles tracteurs-remorques ne sont pas tous équipés des mêmes freins, et donc n’auront pas tous la même performance de freinage. Selon les différentes combinaisons de freins à disque et à tambour déployées sur la route, il y aura de sérieux problèmes d’uniformité et de compatibilité à régler pour que le suivi en peloton de camions fonctionne correctement. Si un évènement survient, par exemple, le système devra être en mesure de savoir que tous les véhicules de l’ensemble ne vont pas s’immobiliser à la même vitesse, et de s’ajuster en conséquence.

«Et si le camion le plus performant est toujours en tête ou presque, peut-être qu’un système de crédits ou de récompenses sera mis en place pour en récompenser le chauffeur ou le propriétaire de ce camion», poursuit-il.

Toujours selon M. Trudel, peut-être que les véhicules qui adhèreront au suivi en peloton seront certifiés selon différents critères de compatibilité. Ainsi, deux véhicules qui se rencontrent sur l’autoroute, même appartenant à des flottes concurrentes, seraient avisés qu’ils peuvent se lier un à l’autre.

Les camions autonomes pourraient également tirer avantage du suivi en peloton. Un chauffeur dirigerait le véhicule de tête, auquel se joindraient des véhicules sans chauffeur. Mais le chauffeur ne serait pas seulement un chauffeur. Il s’agirait d’un technicien spécialement formé pour apporter des ajustements au système ou régler les problèmes en cas de besoin. Il serait mieux rémunéré qu’un chauffeur ordinaire, mais l’entreprise serait quand même gagnante puisqu’il n’y aurait personne à payer dans les autres véhicules.

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