Des freins en défectuosité majeure ont contribué au décès d’un camionneur, conclut la CNESST

Le 18 avril 2022, au nord de La Tuque, un camionneur est décédé lorsque, après avoir perdu la maîtrise de son camion-remorque, celui a enfoncé une structure de bois adjacente à un pont et est tombé plusieurs mètres plus bas, sur la rive de la rivière Manouane.

C’est ce qu’indique le rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rendu public hier.

Camion à la verticale, la cabine au sol, après une chute de la route.
(Photo : CNESST)

Comme c’est souvent le cas lors d’un accident, ce n’est pas un seul facteur qui explique le funeste événement, mais une combinaison de plusieurs.

Le jour de l’accident, le camionneur devait livrer une cargaison de pierres de gros calibre au kilomètre 125 de la route forestière 25, au nord de La Tuque. La cargaison était destinée au Canadien National, qui effectuait des travaux d’urgence.

Pour ce faire, il a quitté Notre-Dame-du-Mont-Carmel au volant d’un camion attelé d’une semi-remorque, s’est arrêté à La Tuque pour y récupérer son chargement et, finalement, a pris la route en direction de Parent.

Au kilomètre 103, la route se divise en deux. Le chauffeur a alors entrepris un virage vers l’embranchement de gauche afin de s’engager sur le pont qui traverse la rivière Manouane. Cependant, il n’a pas été en mesure de terminer son virage.

Après la chute de son camion dans la rivière, les secours ont été appelés et le décès du conducteur a été constaté sur place.

Blocs de béton en bordure d’une route près d’un pont.
Après l’accident, des blocs de béton ont été installés pour colmater la brèche où le camion s’est engouffré, brèche qui n’était auparavant sécurisée que par une structure de bois. (Photo : CNESST)

L’homme n’était pas familier avec l’endroit puisque, dans son rapport d’enquête, la CNESST indique que c’était la première fois qu’il empruntait la route forestière 25 dans le cadre de son travail.

Une inspection mécanique a par ailleurs permis de déterminer qu’aucun ajustement des tiges de poussée des récepteurs de frein n’était conforme sur la remorque, « ce qui constitue une défectuosité majeure selon la SAAQ », dit la CNESST.

Pourtant, aucune défectuosité n’avait été notée dans le rapport de ronde de sécurité.

« Les manquements dans la gestion de l’entretien des véhicules ont entraîné une diminution de l’efficacité du système de freinage de la semi-remorque », conclut la CNESST.

Pour prévenir qu’un accident similaire se reproduise, la CNESST émet les recommandations suivantes à l’endroit des employeurs :

  • Se doter d’un programme d’entretien régulier.
  • Tenir un dossier ou des fiches d’entretien pour tous ses véhicules.
  • Prendre les mesures nécessaires pour que les travaux mécaniques soient effectués lorsque des problèmes sont soulevés.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à la SAAQ, au Comité paritaire de prévention du secteur forestier, à l’Association du camionnage du Québec, à l’Association des routiers professionnels du Québec et au Regroupement des entrepreneurs et camionneurs indépendants du Québec afin qu’ils sensibilisent leurs membres.

Le document sera également diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études en transport par camion afin de sensibiliser les futurs travailleurs.

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