Enquête de conformité 2022 pour Contrôle routier Québec au CTCQ: les freins, encore les freins, toujours les freins

Dans le cadre de ses séminaires techniques mensuels, le Comité technique du camionnage du Québec (CTCQ) recevait, le 22 mars dernier, des représentants de Contrôle routier Québec (CRQ) et de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ). Un événement d’autant plus couru que les deux organismes ont présenté leurs conclusions de l’enquête de conformité réalisée en 2022.

Photo: Christian Bolduc
Jonathan Labonté (debout), de la division Sécurité des véhicules à la SAAQ, dévoile les résultats de l’enquête de conformité 2022 menée par ses confrères de Contrôle routier Québec. (Photo: Christian Bolduc)

On se rappellera que le Québec n’avait pas participé au Roadcheck International en 2022. Les contrôleurs routiers, alors sans contrat de travail, avaient refusé de transmettre les informations à l’alliance qui organise ce blitz annuel d’inspections, le Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA).

Qu’à cela ne tienne, la SAAQ a profité de sa tribune au CTCQ pour finalement dévoiler ses chiffres pour les inspections de 2022. Sur une période de 72 heures, donc, les contrôleurs routiers ont effectué 2 495 inspections. De ce nombre, on peut extraire une conformité totale pour 869 camions seulement (35%).

« Pour les 1 626 camions non-conformes inspectés (65%), dit d’entrée Jonathan Labonté de la division Sécurité des véhicules à la SAAQ, CRQ note 51% de défectuosités mineures et 14% de mise hors service. Converti en chiffre, ce 14% se traduit par 340 véhicules ».

Défectuosités mineures

Lorsque CRQ classe les problèmes mécaniques dans la catégorie Défectuosités mineures, « cela veut dire qu’il n’y a pas de risque immédiat pour la sécurité du conducteur et des autres usagers de la route. Dans certains cas, cependant, la défectuosité peut rapidement se dégrader. À ce moment-là, le camion ne pourra circuler si les réparations n’ont pas été effectuées dans un délai maximale de 48 heures », précise M. Labonté.

« Sur les 5 169 défectuosités mineures détectées par les contrôleurs routiers, 49%, donc 2521, ont touché les freins. Viennent ensuite l’éclairage/signalisation avec 807 (16%), la suspension avec 490 (9%), les pneus/roues/essieux avec 463 infractions (9%) et tous les autres types avec 888 (17%), .

Les défectuosités majeures

En ce qui a trait aux défectuosités majeures, elles se divisent en deux parties: fortuites et non fortuites.

Les premières sont celles qui surviennent après la ronde de sécurité et qu’on ne peut pas attribuer au propriétaire, alors que les autres peuvent et doivent être détectées avant le départ. Ces dernières défectuosités majeures engagent, évidemment, l’imputabilité du transporteur. Un pneu fendu ou usé qui risque d’exploser, par exemple. Il peut être visuellement détectable, ou non, selon les cas. C’est ça la différence.

Le CRQ a identifié 437 défectuosités majeures dont 236 (54%) étaient non fortuites. Sans surprise, les freins sont, encore ici, la catégorie de défectuosités non fortuites la plus importante de toutes: 55%. Les pneus/essieux/roues, avec 31 défectuosités (13%), la suspension avec 28 (12%), les dispositifs d’attelage avec 13 (6%) et toutes les autres catégories restantes avec 34 (14%).

Conclusion: les freins devraient exiger une attention de tous les instants de la part des mécaniciens, chauffeurs, gestionnaires de flottes et propriétaires.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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