Des groupes de transporteurs qui veulent une réglementation similaire aux É.-U. vantent le succès des limiteurs de vitesse en Ontario

Plusieurs associations de transporteurs routiers expriment leur soutien à la proposition de limiter la vitesse des camions aux États-Unis, alors que les législateurs tentent de bloquer de telles règles.

Ils utilisent même les données de l’Ontario pour faire valoir leur point de vue.

Les recherches citées par les groupes de camionneurs comprennent des données de 2018 du ministère des Transports de l’Ontario qui montrent que le nombre de camionneurs jugés responsables d’un excès de vitesse lors d’une collision a chuté de 72,7 % après que cette province a rendu les limiteurs de vitesse obligatoires. Par ailleurs, la proportion de gros camions heurtés par l’arrière n’a pas changé. Les conclusions de l’étude se limitent aux autoroutes où la vitesse est limitée à 100 km/h. Les chercheurs ont également noté que plusieurs grandes flottes limitaient déjà leur vitesse avant l’entrée en vigueur de l’obligation de limiter la vitesse.

Depuis 2009, la plupart des camions circulant en Ontario et au Québec doivent limiter mécaniquement leur vitesse à 105 km/h. Une législation similaire a été proposée en Colombie-Britannique.

(Photo : iStock)

Lutter contre le DRIVE Act

La Federal Motor Carrier Safety Administration (FMCSA) a proposé son règlement sur les limiteurs de vitesse en avril 2022. Mais la Chambre des représentants et le Sénat américain cherchent à faire échouer ce projet. Le Deregulating Restrictions on Interstate Vehicles and Eighteen-Wheelers (DRIVE) Act a été présenté au début du mois au Sénat.

La Truck Safety Coalition, les Advocates for Highway and Auto Safety, la Trucking Alliance, Road Safe America et le National Safety Council ont publié une déclaration dans laquelle ils se disent «fermement opposés» au DRIVE Act, jugeant que la loi empêcherait la FMCSA de remplir sa mission, qui est de réduire le nombre d’accidents.

D’autres groupes, dont l’Owner-Operator Independent Drivers Association (OOIDA), la Montana Trucking Association, la Western State Trucking Association et la National Association of Small Trucking Companies ont soutenu le DRIVE Act.

«Environ 98 % des 62 000 camions exploités par les transporteurs de la Trucking Alliance utilisent déjà des limiteurs de vitesse, parce que c’est sécuritaire pour nos chauffeurs», a déclaré Steve Williams, PDG de Maverick USA et président de la Trucking Alliance. «Les données scientifiques sont claires. Une remorque de 80 000 livres met beaucoup plus de temps à s’arrêter lorsqu’elle roule à 80 miles par heure (129 km/h) qu’à 65 ou 70 miles par heure (105 ou 113 km/h). Tout le monde doit ralentir et permettre à la FMCSA de poursuivre sa réglementation est la bonne chose à faire.»

Les décès liés aux accidents de camions ont augmenté de 71 % depuis 2009, notent les groupes pour la loi, ajoutant que les excès de vitesse continuent d’être un facteur contributif. Citant les données du département américain des transports, ils ajoutent que 20 % des accidents mortels de camions se produisent à plus de 113 km/h (70 mph).

Le nombre d’accidents mortels dans lesquels la vitesse est identifiée comme un facteur lié au chauffeur a augmenté de 50 % depuis 2009, selon le Fatality Analysis Reporting System.

«De graves problèmes de sécurité»

«La vitesse tue. Des milliers de vies ont été perdues à cause de l’excès de vitesse des semi-remorques, et j’exhorte tous les membres du Congrès à rejeter le DRIVE Act qui permettra à cette tragique perte de vie de se poursuivre», a déclaré Pam Biddle, membre du conseil d’administration de la Truck Safety Coalition et de Citizens for Reliable and Safe Highways (Citoyens pour des autoroutes fiables et sûres).

«Cette loi pose de sérieux problèmes de sécurité», a déclaré le vice-président chargé des affaires gouvernementales du National Safety Council.

«J’ai utilisé des limiteurs de vitesse et ils m’ont permis de respecter la limitation de vitesse alors qu’il aurait été facile de la dépasser. La vitesse excessive réduit le temps dont dispose le camionneur pour réagir à une situation dangereuse afin d’éviter un accident, augmente la distance d’arrêt du véhicule et réduit la capacité des structures de sécurité routière, telles que les glissières de sécurité, les atténuateurs d’impact, les amortisseurs de chocs, les séparateurs médians et les barrières en béton, à diminuer l’impact d’un accident. L’utilisation des limiteurs de vitesse est un moyen de réduire ces situations dangereuses et d’assurer la sécurité de tous les usagers de la route ; nous devrions encourager leur utilisation.»

«Il est absurde que les États-Unis soient encore à la traîne face à la majorité du monde civilisé en n’exigeant pas l’utilisation de limiteurs de vitesse intégrés dans les véhicules les plus lourds», a ajouté Steve Owings, cofondateur de Road Safe America.

«La Trucking Alliance présente son opposition au DRIVE Act sous la forme d’une sorte d’argument malsain concernant la sécurité», rétorque Todd Spencer, président de OOIDA. «Le nombre de contraventions pour excès de vitesse et d’accidents commis par les transporteurs membres de cette association montre clairement que les limiteurs de vitesse ne sont pas la solution miracle. S’ils étaient vraiment inquiets, ils paieraient leurs chauffeurs à l’heure et réduiraient la pression exercée sur eux pour qu’ils roulent plus vite dans les endroits non sécuritaires.»

«L’ATA, la Trucking Alliance et d’autres partisans des limiteurs de vitesse estiment qu’ils sont mieux placés que les ministères des Transports des États pour déterminer les vitesses sûres pour tous les usagers de la route», a ajouté Jay Grimes, directeur des affaires fédérales de l’OOIDA.

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