Des millions de dollars de fonds fédéraux pour former et intégrer les nouveaux conducteurs de camions

Arjit Singh investit le temps qu’il faut pour se former à une nouvelle carrière dans le camionnage, et le gouvernement fédéral du Canada investit en lui tout au long de son parcours.

L’employé de One for Freight est l’un des premiers candidats à bénéficier d’un financement fédéral de 43 millions de dollars pour former et intégrer jusqu’à 2 600 nouveaux camionneurs et autres travailleurs de l’industrie dans le cadre du programme Career ExpressWay de RH Camionnage Canada.

«Ça se passe très bien», a déclaré l’ancien superviseur de quai, alors que l’on annonçait officiellement le lancement du programme derrière lui. «[Les formateurs et les mentors de la flotte] m’apprennent à affronter les situations quotidiennes, à être prudent sur la route, à assumer les responsabilités.» Et il a ajouté qu’il se réjouit d’avoir un travail bien rémunéré et offrant un sens des responsabilités.

Le programme offre jusqu’à 20 000 $ pour préparer chaque camionneur, dont la moitié pour la formation de base, et un montant similaire pour financer les programmes d’intégration, de mentorat et de conclusion.

Un autre financement de trois millions de dollars a été accordé pour aider RH Camionnage Canada à mettre à jour une norme professionnelle nationale pour les camionneurs débutants et au niveau professionnel, et à utiliser les données du recensement pour mettre à jour les données sur le marché du travail.

Bien que le coût réel de la formation d’un camionneur apte à l’emploi soit plus proche de 25 000 $, le financement fédéral aide à «atténuer les difficultés», a déclaré le PDG de One for Freight, David Carruth, en saluant l’initiative.

Les diplômés des programmes de formation des chauffeurs débutants ont encore besoin d’un soutien supplémentaire, a-t-il souligné, faisant référence à d’autres couches qui comprennent des mentorats et des programmes de formation interne.

La pénurie de camionneurs au Canada

Le Canada a indéniablement besoin de nouveaux camionneurs prêts à travailler.

«Les camionneurs sont essentiels à nos chaînes d’approvisionnement», a déclaré le ministre des Transports Omar Alghabra, notant que la pénurie de camionneurs était un thème central dans un rapport du Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement.

«À l’heure actuelle, cette industrie compte environ 27 000 postes vacants de camionneurs. Environ un camionneur sur trois au Canada, soit 32 %, est âgé de 55 ans ou plus, comparativement à un travailleur sur cinq, soit seulement 22 %, dans l’ensemble de la population active canadienne. Si rien n’est fait, cette pénurie de camionneurs continuera de s’aggraver au point qu’on estime qu’elle pourrait atteindre plus de 55 000 postes vacants d’ici la fin de l’année.»

Admettant que l’annonce ne résoudra pas la pénurie à elle seule, elle permettra toutefois d’aligner les talents et les opportunités d’emploi, a-t-il déclaré.

«Ce financement permettra d’offrir des subventions à la formation et des subventions salariales pour soutenir le recrutement, la formation et l’intégration d’un maximum de 1 400 nouveaux camionneurs et de 1 200 travailleurs dans d’autres professions en demande dans le secteur du camionnage. »

Soutenir la chaîne d’approvisionnement

«Les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur du camionnage exercent une pression sur les prix et la disponibilité des biens», a ajouté Angela Splinter, PDG de RH Camionnage Canada. «Avec le coût de la vie qui grimpe déjà pour les Canadiens d’un océan à l’autre, cet investissement aujourd’hui aidera les employeurs de tout le pays à obtenir les travailleurs dont ils ont besoin ce qui, en retour, aidera à transporter les biens dont les Canadiens ont besoin.»

L’Alliance canadienne du camionnage (ACC) a été parmi les premiers groupes de l’industrie à accueillir le programme.

«L’ACC et les associations provinciales ont travaillé très fort pour sensibiliser le gouvernement fédéral à la nécessité de faire venir de nouveaux employés, notamment des conducteurs sûrs et formés professionnellement qui peuvent être déployés pour soutenir nos clients et la chaîne d’approvisionnement », a déclaré le président de l’ACC, Greg Munden, dans un communiqué de presse.

«Lorsque l’économie se porte bien, les entreprises de transport routier se portent bien, et lorsque les entreprises de transport routier se portent bien, l’économie se porte bien. Nous voulons donc nous assurer que cette relation continue à être forte», a ajouté M. Alghabra. « Lorsqu’elle est forte, elle attire encore plus de gens ».

Des freins et des contrôles pour la formation

Le financement est disponible pour toutes les flottes de véhicules, mais les demandeurs devront s’assurer que la formation financée est conforme aux exigences fédérales en matière de formation obligatoire au niveau d’entrée, soumettre des talons de chèque de paie et montrer les retenues à la source. Les déductions à la source excluraient les flottes dites Chauffeurs inc. qui classent mal les employés en tant qu’entrepreneurs indépendants.

«Il y a beaucoup de contrôles, de la déclaration, aux audits potentiels, à la vérification», a déclaré Alghabra, répondant à une question de transportroutier.ca.  » Nous avons travaillé avec RH Camionnage [Canada] sur de nombreux projets différents dans le passé, et il y a une compréhension continue des attentes du public, des besoins de l’industrie, et nous travaillons ensemble.»

La formation des camionneurs sera également à l’ordre du jour lorsque le Conseil des ministres se réunira à Ottawa, a ajouté le ministre des Transports.

«Les écoles de camionnage sont incroyablement importantes pour l’avenir de l’industrie.»