Des ordures pour alimenter les camions électriques à hydrogène

On savait déjà que l’on peut capter le méthane s’échappant des sites d’enfouissement pour en faire du gaz naturel. Ça se fait ici-même au Québec et des camions de flottes d’ici roulent avec ce carburant.

Mais voilà que la compagnie américaine Raven, en partenariat le fabricant de plateformes de camions électriques à hydrogène Hyzon, entreprend de tirer de l’hydrogène renouvelable de ces déchets, par un processus appelé « reformation vapeur/dioxyde de carbone », une forme de gazéification, mais qui n’implique aucune combustion.

Les sites d’enfouissement recèlent des trésors insoupçonnés. (Photo : Pixabay)

Le centre de conversion, qui doit être opérationnel à l’été de 2022, sera érigé sur les installations d’un site d’enfouissement de la compagnie Republic Services du nord de la Californie.

Selon le communiqué émis par Hyzon, qui investit 75% de l’équité du projet, le centre pourra au départ traiter près de 100 tonnes de déchets organiques par jour et produire jusqu’à 2 000 tonnes métriques d’hydrogène renouvelable par an.

Le carburant sera notamment utilisé par les camions zéro émission des clients d’Hyzon.

Le PDG de Raven, Matt Murdock, souligne que les opérations de conversion déchets/hydrogène seront menées selon de stricts contrôles environnementaux et il entend démontrer qu’il est possible de convertir des déchets en hydrogène de cette façon n’importe où. En fait, 250 centres de ce type sont prévus par le duo Raven/Hyzon.

« Ce faisant, le processus Raven SR réduira de façon significative les déchets solides municipaux et les émissions toxiques, améliorera la qualité de l’air et créera des carburants propres et renouvelables », déclare M. Murdoch.

L’hydrogène propre provenant des déchets sera notamment utilisé par les clients d’Hyzon Motors. (Photo : Hyzon)

Un « vrai » zéro émission

Il est tout à fait exact de dire que les camions électriques qui utilisent l’hydrogène comme réactif dans une pile à combustible pour générer du courant n’émettent aucune substance polluante.

Par contre, l’hydrogène lui-même est plus souvent qu’autrement produit à partir de gaz naturel conventionnel, une énergie fossile.

Avec ses vastes réserves d’eau douce et son électricité renouvelable à bas prix pour le processus d’électrolyse, le Québec est en excellente position pour produire de l’hydrogène propre.

Cependant, cette réalité n’est pas la même ailleurs sur le continent – et dans le monde – et, en ce sens, si la technologie de Raven tient ses promesses, de plus en plus de camions électriques à hydrogène pourraient devenir « vraiment » zéro émission.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*