Deux camionneurs québécois nommés Anges de la route par la TCA

Deux chauffeurs québécois ont reçu le titre d’Anges de la route (Highway Angels) par la Truckload Carriers Association (TCA). Il s’agit de Bruno Filipe Da Costa Raposo et Daniel Cristian Ciorba.

M. Raposo, un chauffeur professionnel pour Bison Transport, à Winnipeg (Manitoba), s’est arrêté pour aider une jeune femme dont le véhicule s’est retrouvé dans un fossé après une sortie de route. M. Ciorba, un chauffeur professionnel chez C.A.T. à Coteau Du Lac (Québec), est venu en aide à un collègue à la suite d’une collision.    

En février dernier, Bruno Filipe Da Costa Raposo roulait sur la route 1-80 près de Scott, dans l’Iowa, et cherchait un endroit où s’arrêter pour la nuit. «Il neigeait très fort et il y avait du verglas», se remémore-t-il.

Bruno Filipe Da Costa Raposo (photo : Jason Benias)

En raison des mauvaises conditions routières, il a commencé à ralentir lorsqu’il a vu une camionnette essayer de le dépasser par la gauche, sur la route à deux voies couverte de neige.

«Quand elle est arrivée à côté de mon essieu moteur, elle a commencé à faire des embardées alors j’ai ralenti encore plus. Elle a réussi à me dépasser. Mais quand elle s’est retrouvée devant mon camion, son pare-chocs arrière n’était qu’à cinq ou peut-être six pouces de mon pare-chocs, puis elle a quitté la route et est allée dans le fossé.» Il se souvient que la camionnette s’est renversée sur le côté.

«Je me suis arrêté, je suis sorti et la conductrice était déjà debout dans la cabine de la camionnette, les pieds sur la porte du passager», de poursuivre M. Raposo. «Je lui ai dit de passer par la fenêtre du conducteur, puis de sauter, mais elle avait peur. Elle devait sauter d’environ six pieds. Je lui ai dit de sauter et que j’allais l’attraper. Elle était petite, peut-être 120 livres, mais je me suis dit, ‘Oh, ça va faire mal’, mais je l’ai attrapée et ensuite nous sommes tous les deux tombés dans la neige.»

Heureusement, la jeune femme n’a pas été blessée. «Je lui ai dit qu’elle avait beaucoup de chance», ajoute le camionneur. Il lui a dit qu’elle pouvait attendre dans son camion pour rester au chaud. Il a appelé le 911 et les premiers intervenants sont arrivés après quelques minutes. La jeune femme a ensuite appelé l’employeur de M. Raposo, Bison Transport, pour lui faire part de sa gratitude.    

Ange de la route pour une 2e fois

C’est la deuxième fois que M. Raposo reçoit le titre d’Ange de la route. En août 2020, il a vu un homme assis au bord d’un viaduc près d’Amarillo, au Texas. M. Raposo a positionné son camion de manière à détourner la circulation en sens inverse, puis il est sorti et a parlé à l’homme. Faisant preuve d’empathie, il a réussi à le calmer jusqu’à l’arrivée des policiers, qui ont pu le convaincre de revenir sur la chaussée.

Originaire du Portugal, M. Raposo a déménagé à Montréal avec sa famille lorsqu’il était enfant. Il a appris le français à l’école et a appris l’anglais en écoutant la radio à la maison. Aujourd’hui, lui et sa femme Stephanie ont deux jeunes enfants. Leur troisième enfant était attendu en avril.   

Daniel Cristian Ciorba vient en aide à une collègue  

C’est par une belle journée ensoleillée que M. Ciorba circulait sur l’Interstate 57 dans l’Illinois. À l’approche d’un virage, il vérifie ses rétroviseurs et remarque un autre camion de C.A.T. qui se trouve à environ 400 mètres derrière lui. En arrivant dans le virage, il s’aperçoit qu’il y a une zone de construction devant lui et qu’une voie est fermée.

Il a continué de ralentir alors qu’une camionnette le suivait de près. En regardant à nouveau dans son rétroviseur, il a vu l’autre camion de C.A.T. emboutir une semi-remorque. «Je suis presque certain qu’il a été aveuglé par le soleil», a déclaré M. Ciorba à la TCA. 

Daniel Cristian Ciorba (photo : courtoisie)

Dès qu’il a été en mesure de s’arrêter, il a allumé ses feux de détresse, a pris son extincteur et a couru vers le lieu de l’accident. En atteignant l’autre camion de C.A.T., il a constaté que la cabine avait subi d’importants dégâts. Un automobiliste qui s’était arrêté lui a fait remarquer qu’on pouvait sentir le carburant.           

La formation de M. Ciorba en mécanique de camions lui a permis de couper rapidement les câbles de la batterie pour éviter toute étincelle, et de débrancher les conduites de carburant. Il a ensuite vérifié l’état du chauffeur. «La fenêtre était cassée et la porte était écrasée», précise-t-il.

Le visage couvert de sang

Le chauffeur avait de la difficulté à respirer et son visage était couvert de sang. Il était coincé par le volant. «Je lui ai dit que tout irait bien, de rester calme et de respirer. J’ai essayé d’ouvrir la porte avec une barre de métal, mais la porte était complètement comprimée», se remémore M. Ciorba. Il a continué à parler au chauffeur pour le garder éveillé, mais ce dernier a perdu connaissance à trois ou quatre reprises. 

Les premiers intervenants sont arrivés au bout de 20 minutes, mais il a fallu plus d’une heure pour extirper le chauffeur de son camion. Pendant ce temps, M. Ciorba est resté sur place et a appelé le répartiteur de C.A.T. pour lui expliquer la situation afin que l’entreprise puisse informer et rassurer la famille du chauffeur. Il a ensuite attendu jusqu’à ce que le camion et son chargement soient remorqués en toute sécurité.

La mère du conducteur a ensuite contacté M. Ciorba pour le remercier d’avoir aidé son fils. Celui-ci a repris son travail et les deux hommes se sont rencontrés. Selon M. Ciorba, aider les autres dans le besoin a toujours fait partie de son éducation. Il est originaire de Roumanie et a déménagé au Québec il y a neuf ans. Il était mécanicien de camions avant de se joindre à C.A.T. en tant que chauffeur il y a trois ans. Il précise que sa formation lui a permis de savoir comment débrancher l’électricité et le carburant, ce qui a probablement empêché la situation de s’aggraver. 

Depuis la création du programme en août 1997, près de 1 300 camionneurs professionnels ont été reconnus comme Anges de la route pour la gentillesse, la courtoisie et le courage exemplaires dont ils ont fait preuve au travail.

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