EBI Énergie pense que le GNC peut être un choix automatique

Le gaz naturel comprimé (GNC) est depuis longtemps présenté comme une solution de rechange écologique au diesel. Mais EBI Énergie pense que ce carburant pourrait en fait devenir un choix automatique pour de nombreuses flottes.

EBI Énergie s’est présentée au salon Expocam avec un Freightliner Cascadia alimenté au GNC et équipé d’une transmission automatique Allison 4000 RDS Series. Plus d’une vingtaine de flottes se sont déjà inscrites pour participer, au cours des six prochains mois, à des tests de plusieurs jours afin de voir comment la nouvelle configuration fonctionnera dans leurs opérations particulières.

Becher Mobayed et Richard Prevost, d’EBI Énergie, pensent que le passage au GNC pourrait être un choix automatique… (Photo : John G. Smith)

La configuration promet également de lever plusieurs obstacles traditionnels à l’adoption du GNC

«La façon dont le GNC est injecté dans le moteur avec une transmission manuelle automatisée, ce n’est pas très efficace. Ce n’est pas optimal, car il faut sans cesse arrêter et recommencer l’injection», explique Becher Mobayed, directeur, Transport au gaz naturel pour EBI Énergie. Mais la boîte automatique Allison fait appel à un convertisseur de couple, de sorte que la puissance n’est pas interrompue lors des changements de vitesse.

Le moteur Cummins Westport ISX12N de 12 litres du camion consomme également 175 GED (équivalents gallons diesel), ce qui lui confère une autonomie de 800 à 1 000 km avant de faire le plein.

Étant donné que la collecte des matières résiduelles a été l’un des secteurs qui ont le plus adopté le GNC, de nombreux utilisateurs pensent à tort que les camions au gaz naturel sont réservés à ce segment, explique Richard Prévost, représentant des ventes, Transport au gaz naturel, également pour EBI Énergie. «Ce genre de camion serait à son meilleur pour le transport longue distance ou sur un trajet dédié, alors que vous savez où vous allez et où faire le plein.»

Réservoirs de GNC

Les volumes de carburant disponibles peuvent également être facilement personnalisés. Jusqu’à 15 configurations différentes permettent d’installer les réservoirs un peu partout, de l’arrière de la cabine aux longerons du châssis. Cela permet de répondre à certains besoins, par exemple la nécessiter de maintenir dégagée la fenêtre à l’arrière d’une cabine de ville.

Il y a peu de bornes de recharge publiques disponibles pour les camions électriques à batterie, mais on trouve des stations de GNC établies le long du corridor reliant Windsor, en Ontario, et la ville de Québec.

Les réservoirs de GNC peuvent être montés dans de multiples configurations. (Photo : John G. Smith)

«Le GNC, ou le gaz naturel en général, est une solution de rechange au diesel, une solution plus propre qui est disponible aujourd’hui», explique M. Prévost. «Et avec le GNR [gaz naturel renouvelable], nous pouvons même atteindre la carboneutralité.»

Les avantages ne s’arrêtent pas là. Contrairement camions qui fonctionnant au diesel, il n’est pas nécessaire avec le GNC de faire appel à des dispositifs de contrôle des émissions comme des filtres à particules ou du fluide d’échappement diesel. Bien qu’il faille tenir compte des bougies d’allumage, l’entretien est globalement plus facile, de dire M. Mobayed.

Le camion peut également être ravitaillé d’un seul côté du véhicule, à des vitesses similaires à celles du remplissage des réservoirs de diesel. Chacun des quatre réservoirs est également interconnecté, de sorte que le processus de ravitaillement peut être effectué à l’aide d’un seul raccord rapide.

«Il n’y a pas de formation, il n’y a pas de certification, cela peut être fait par n’importe quel conducteur», ajoute M. Mobayed. «Il n’y a pas besoin de gants, de masques, de lunettes de protection ou de manches longues. Ce n’est pas du GNL [gaz naturel liquéfié].»

Il existe néanmoins quelques considérations opérationnelles uniques. Les conducteurs, par exemple, doivent comprendre comment la température ambiante affecte la pression du carburant, afin de savoir pourquoi un distributeur de carburant peut s’arrêter avant d’atteindre 3 600 psi par temps froid, ou pourquoi les pressions peuvent monter à 4 000 psi lorsqu’on entre dans un atelier chaud.

Une jauge supplémentaire intégrée au tableau de bord permet de répondre à d’autres questions. De tels changements de pression sont connus pour entraîner de grands écarts dans l’aiguille d’une jauge de carburant traditionnelle. La jauge Blue iQ d’Hexagon Agility identifie la pression dans le réservoir et calcule la distance qui peut être parcourue jusqu’à ce qu’il soit vide. 

Et si les bougies d’allumage peuvent permettre des démarrages plus rapides par temps froid, les moteurs doivent encore se réchauffer pendant environ 10 à 15 minutes, jusqu’à ce que le liquide de refroidissement atteigne entre 160 et 170 Fahrenheit.

À partir de là, il ne reste plus qu’à prendre la route.

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