Espoir pour les utilisateurs de grands trains routiers : Début de la phase 3 du réaménagement de la route 185

Soulagement pour les transporteurs du Québec et d’ailleurs au pays qui utilisent les grands trains routiers (deux remorques de 53 pieds attelées à un seul tracteur) : la route 185 qui relie l’est du Québec au-Brunswick leur sera bientôt un peu plus hospitalière.

En effet, la transformation de ce tronçon à deux voies de la Transcanadienne en autoroute à quatre voies vient de franchir une nouvelle étape. L’entrepreneur chargé du chantier est déjà à pied d’œuvre « afin d’y effectuer les activités préparatoires aux travaux de construction tels que l’arpentage, l’installation des bureaux, la mobilisation de la machinerie et la mise en place de la signalisation », indique le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports par voie de communiqué.

Le réaménagement de la 185 en autoroute à quatre voies permettra le passage des grands trains routiers entre l’est du Québec et le Nouveau-Brunswick.

Enjeux économiques majeurs

Il y a déjà un moment que des acteurs majeurs de l’industrie réclament à cors et à cris que la 185 accueille enfin leurs trains routiers. L’Alliance canadienne du camionnage (ACC, qui regroupe les associations provinciales de camionnage) en a d’ailleurs fait un cheval de bataille qui figurait sur sa liste de demandes pré-budgétaires au gouvernement fédéral déposée le mois dernier.

Il faut savoir que la circulation des grands trains routiers sur les routes à deux voies n’est pas permise dans l’est du Canada, ce qui force les transporteurs qui les utilisent habituellement à opter pour une configuration régulière à un tracteur et une remorque ou encore à « fractionner » leurs trains routiers à une extrémité de la 185 à deux voies pour les réassembler en zone où les grands trains routiers sont permis.

Dans chacun des scénarios, cela représente des frais supplémentaires en carburant et en salaires puisque deux camions et deux chauffeurs doivent être assignés pour transporter la marchandise qu’un seul tracteur en configuration grand train routier aurait pu acheminer. Ces frais supplémentaires se répercutent évidemment sur la facture des expéditeurs, eux aussi mécontents de la situation. Tout cela sans compter les émissions polluantes liées à l’utilisation de deux camions au lieu d’un.

Des études ont évalué que la transformation complète de la 185 en route à quatre voies réduirait les prix des biens qui y transitent de 1,5% à 2,5%, ce qui représenterait des gains annuels de plus d’un milliard de dollars pour le produit intérieur brut (PIB) du Canada. À l’échelle du Québec, les gains atteindraient plus de 150 millions de dollars.

En fait, toute facilitation du commerce intérieur serait la bienvenue au Canada à l’heure où l’incertitude plane sur l’accès au marché américain, plaident les tenants de l’élargissement de la route 185.

Mise en service finale prévue pour 2025

Pour l’heure, les travaux de la troisième phase s’amorcent dans la municipalité de Saint-Antonin, près de Rivière-du-Loup.

Ces travaux impliquent notamment la construction de deux structures ainsi que des activités de déboisement. À court terme, aucune entrave à la circulation n’est requise pour la réalisation de ce chantier. « Le Ministère informera les usagers de la route des entraves à venir tout au long de la réalisation du projet. Les usagers de la route sont invités à porter attention à la signalisation et à la présence de camions aux entrées et sorties du chantier », indique le gouvernement du Québec.

La phase 3 comporte sept tronçons distincts entre Saint-Antonin et Saint-Louis-du-Ha! Ha!, tronçons qui seront mis en service graduellement à compter de 2021 pour se terminer en 2025.

Lorsqu’elle sera complétée dans sa nouvelle configuration à quatre voies, l’autoroute 85 reliera le Québec au Nouveau-Brunswick sur une longueur de 94 kilomètres.

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