Favoriser les camions électriques dans les appels d’offres publics?

Il y a déjà un moment que, pour différentes raisons, des voix s’élèvent contre le principe qui veut que les contrats gouvernementaux soient systématiquement accordés au « plus bas soumissionnaire conforme ».

La Compagnie Électrique Lion, fabricant québécois d’autobus scolaires et de camions électriques est du lot va déposer un mémoire en ce sens la semaine prochaine dans le cadre de la tournée gouvernementale sur l’électrification des transports.

L’entreprise souhaite que le gouvernement du Québec et les administrations municipales qu’il chapeaute tiennent compte de l’ensemble des coûts sur le cycle de vie d’un camion plutôt que du seul coût d’achat lors d’appels d’offres publics.

Le vice-président au marketing et aux communications de Lion, Patrick Gervais, estime que la façon de faire actuelle désavantage les fabricants de camions électriques – ainsi que les contribuables – puisque même si leur coût d’achat est plus élevé, les camions électriques entraînent beaucoup moins de frais d’entretien.

« En ce moment, ce sont les coûts d’acquisition qui comptent au niveau des appels d’offres de véhicules; ils ne regardent pas l’opérationnel. C’est impossible pour nous d’être compétitifs », déplore M. Gervais en entrevue à Transport Routier.

Il croit que des contrats publics de plus longue durée, par exemple pour la cueillette des matières résiduelles, favoriseraient les transporteurs adoptant des véhicules électriques, leur donnant ainsi plus de temps pour amortir la différence de prix à l’achat.

M. Gervais donne l’exemple des commissions scolaires qui commencent à octroyer des contrats de huit ans plutôt que cinq à leurs transporteurs utilisant des bus 100% électriques, avec succès selon lui puisque ces derniers sont assurés d’une source de revenus stables de plus longue durée.

Aide financière à géométrie variable

D’ici à ce que le prix des véhicules commerciaux électriques rejoignent ceux de leurs équivalents diesel – environ sept ans selon M. Gervais – l’aide financière gouvernementale à l’achat demeure de mise, croit-il.

L’ampleur de ces subventions diffère cependant grandement d’un type de véhicule commercial à l’autre.

À titre d’exemple, un autobus scolaire 100% électrique est admissible à une aide financière de 125 000 $, sur un coût d’achat d’environ 265 000 $, soit un coup de pouce gouvernemental de 47%.

Le programme Écocamionnage prévoit de son côté une aide financière pouvant atteindre 75 000 $ pour un camion électrique de 350 000 $. La proportion d’aide gouvernementale chute alors à un peu plus de 21%.

Cependant, fait remarquer M. Gervais, les acheteurs de camions électriques ne sont pas nécessairement pénalisés en bout de ligne puisque leurs véhicules parcourent un kilométrage annuel beaucoup plus élevé qu’un autobus scolaire, générant ainsi des économies d’échelle plus élevées à long terme.

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