Gonflage de pneu mortel : La CNESST dépose son rapport

La CNESST a rendu publiques aujourd’hui les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à un chauffeur de camions le 12 septembre 2018, à Baie-Comeau.

Le jour de l’accident, la victime se trouvait à l’intérieur de l’atelier mécanique de l’entreprise. Il s’affairait à réparer une roue qui, la veille, avait été endommagée par un incendie. Pour ce faire, il devait enlever le pneu de la jante, retirer les débris et remplacer les freins et les roulements à billes. Il devait ensuite procéder au montage du pneu sur la jante.

C’est lors de l’opération de gonflage que le pneu s’est déjanté et que le travailleur a été frappé, puis projeté au sol. Les secours ont été appelés sur les lieux et le camionneur a été transporté à l’Hôpital Le Royer, où son décès a été constaté.

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • La surchauffe du tambour de frein et l’incendie du pneu ont entraîné la déformation de la jante d’aluminium.
  • L’utilisation d’une jante déformée et l’absence d’un dispositif de retenue empêchant la projection de la roue lors du déjantage mécanique ont mené aux conditions ayant entraîné l’accident.
  • L’absence de règles de sécurité et de formation en matière d’installation et de gonflage de pneus expose le travailleur au danger d’être percuté par une pièce projetée.

Les cages de sécurité sont de précieuses alliées. Photo : Jim Park, truckinginfo.com

À la suite de l’accident, la CNESST a exigé à l’employeur qu’il suspende les travaux de gonflage de pneus de véhicules d’au moins 4 500 kg, puisqu’il ne dispose d’aucun dispositif de retenue empêchant la projection des composants de la roue.

De plus, la CNESST a exigé que l’employeur rédige une procédure relative au gonflage des pneus et à l’utilisation sécuritaire de la cage de retenue. L’employeur s’est conformé à ces exigences.

Prévention

Pour prévenir les accidents lors du gonflage de pneus, des solutions existent notamment :

  • Retirer immédiatement de la circulation toute jante ayant été exposée à une chaleur excessive (incendie, mauvais fonctionnement des freins, etc.).
  • Établir une procédure de travail sécuritaire pour l’entretien des roues à jante et s’assurer que les travailleurs connaissent et suivent cette procédure.
  • Utiliser un dispositif de retenue empêchant la projection de composants de roue, tels une cage, un support, une chaîne, un assemblage de barre ou, à défaut, toute autre mesure assurant la sécurité des travailleurs.

Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux différentes associations de camionnage et de transport de marchandises. De plus, il sera acheminé aux fournisseurs et aux installateurs de pneus de véhicules lourds afin que leurs membres en soient informés.

Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Transport par camion pour sensibiliser les futurs travailleurs.

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