Grève sur la Voie maritime : le camionnage devra payer les pots cassés, craint l’ACQ

Le conflit de travail n’est toujours pas résolu sur la Voie maritime du Saint-Laurent. Selon Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ), les impacts sur l’industrie du transport par camion sont pour l’instant mineurs.

« Pas tout de suite, parce que c’est du vrac », dit-il en entrevue à Transport Routier au sujet des matières qui devraient actuellement être transportées sur le lien maritime.

Vue de face d’un navire qui approche d’une écluse
La pression sera sur le camionnage lorsque les vannes des écluses seront rouvertes. (Image tirée d’une vidéo de la Corporation de Gestion de la Voie Maritime du Saint-Laurent)

Mais les choses pourraient se gâter si la grève perdure.

« Il va manquer de minerai, de matières premières dans certaines industries, ce qui va créer évidemment des retards dans la production, ce qui va amener une pression par la suite sur la sortie des produits finis », analyse M. Cadieux.

« Là tout d’un coup le camionnage va devenir l’enfant chéri, l’enfant précieux pour faire sortir la marchandise. »

« Le produit fini va sortir de façon expéditive, on va vouloir que ça sorte parce qu’il va y avoir une pénurie à la consommation de certains produits finis », ajoute-t-il, envisageant apparemment des goulots d’étranglement lorsque les vannes seront rouvertes, notamment en raison de la pénurie de chauffeurs qui touche le transport par camion.

Questionné à savoir quand une telle situation risque de se produire, le PDG de l’ACQ évite de se prononcer par manque d’information. « Je n’en ai aucune idée parce que je ne connais pas la durée de la grève », dit M. Cadieux.

En début de semaine, l’ACQ a fait parvenir aux ministres Pablo Rodriguez (Transports) et Seamus O’Regan (Travail), une lettre dans laquelle elle enjoint le gouvernement fédéral à s’engager à stabiliser la main-d’œuvre de la Voie maritime afin de préserver les chaînes d’approvisionnement et à s’impliquer si le conflit devait s’enliser.

François Legault et Doug Ford demandent l’intervention d’Ottawa

Plus tôt aujourd’hui, les premiers ministres québécois et ontarien François Legault et Doug Ford ont publié une déclaration commune où ils s’inquiètent des répercussions de la grève des éclusiers.

« L’an dernier seulement, ce sont près de 17 milliards de dollars en marchandises qui ont transité par ce couloir maritime névralgique. Si le conflit persiste, ce sont les entreprises et les gens de tout le pays qui en subiront bientôt les conséquences », disent MM. Legault et Ford.

Les premiers ministres disent se réjouir que de nouvelles séances de négociations soient prévues plus tard cette semaine mais, s’il est impossible d’arriver à un accord, « le gouvernement fédéral devra intervenir avec les leviers dont il dispose pour trouver une solution qui est juste pour les travailleurs et qui met fin à la grève le plus rapidement possible », demandent-ils.

« Nous ne pouvons nous permettre que se répète le scénario de la grève des ports de la Colombie-Britannique qui a eu lieu plus tôt cette année. Les enjeux économiques sont trop importants, chaque jour de fermeture de la Voie maritime entraînant des pertes de dizaines de millions de dollars », peut-on également lire dans la déclaration conjointe de MM. Legault et Ford.

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