IVÉO présente un logiciel pour aider les municipalités québécoises à gérer l’électrification de leurs flottes

« Il s’agit d’un outil innovant et inédit qui permettra aux municipalités de partout au Québec, peu importe la région, d’enclencher en l’espace de quelques minutes leur réflexion pour électrifier leur parc de véhicules ».

– Guillaume Tremblay, 2ème vice-président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Mascouche

Photo: Christian Bolduc
Le directeur général de lIVÉO, Benoit Balmana, et le « cerveau » du projet, Julien Drouet. (Photo: Christian Bolduc)

C’est lors de la première édition du Sommet international des transports électriques et intelligents que IVÉO a dévoilé au public présent son nouvel logiciel de simulation destiné aux flottes municipales du Québec.

Pensé et construit pour calculer les frais d’exploitation en comparant les véhicules thermiques à leurs équivalents électriques, le logiciel de l’IVÉO est un outil dont la finalité est d’aider les gestionnaires à évaluer les économies qui peuvent être faites avec des camions électriques, mais aussi à réduire les tonnes de GES actuellement rejetées dans l’atmosphère avec leurs camions thermiques.

Cet outil, entièrement gratuit et accessible ici, permet de calculer des paramètres très précis, complets et utiles. Pour bien comprendre son fonctionnement, nous avons rencontré le directeur général de l’IVÉO, Benoit Balmana, pour qu’il nous fasse une démonstration en direct du salon des exposants.

Un outil simple et efficace à utiliser

Il faut d’abord comprendre que ce logiciel existe pour faciliter l’évaluation, l’analyse et les choix à faire pour les municipalités qui veulent opérer une transition énergétique vers l’électrique. Les subventions disponibles par catégorie de camion, les coûts de l’essence, du diesel et du kWh, les véhicules électriques disponibles, les litres consommés au 100km, le kilométrage annuel moyen, l’économie de carburant, la réduction des GES par tonne sur une période de dix ans et le coût par tonne réduite sont les paramètres principaux.

Les municipalités vont d’abord entrer leur budget prévu pour l’année avant de choisir les véhicules à électrifier. Pour les bénéfices de la démonstration, nous avons choisi, à Transport Routier, un budget de 5 M$ pour une municipalité de taille moyenne. Ce montant a été atteint avec deux camions classe 8, deux autres camions classe 6 et quatre bennes à ordures.

« Nous prenons des chiffres réels, concrets, et réalistes mentionne M. Balmana. Que ce soit le prix et la disponibilité des camions, le coût du carburant ou les gains économiques et écologiques, tous nos chiffres sont validés par l’expérience du terrain ».

Évidemment, certains prix, notamment les carburants, vont fluctuer dans le temps. C’est lorsque les écarts sont trop importants que les chiffres dans le logiciel sont ajustés à la réalité générale du marché.

Une interface conviviale

Une fois les cases pertinentes toutes remplies, le gestionnaire va appuyer sur le bouton bleu Calculer. Le Bilan du calculateur va faire apparaitre les résultats en format PDF imprimable. Pour les huit véhicules que nous avons choisis, les subventions atteignent 1,8 M$, alors que les économies en carburant vont atteindre, sur 10 ans, 5 314 795$.

Nous avons calculé 100 000km annuellement pour chacune des bennes à ordures, 15 000km pour les camions classe 8 et 22 000km pour les camions classe 6. Toujours sur une période de 10 ans, les réductions en GES seront de l’ordre de 8 801 tonnes CO2 équivalent.

Le coût par tonne réduite sera, ici, à – 240,28$. Ce qu’il faut noter ici est que moins il y aura de kilomètres parcourus avec un camion électrique, et plus les coûts par tonne seront élevés. En ce qui a trait aux coûts d’entretien sur 10 ans, M. Balmana mentionne « qu’on a évalué qu’ils sont globalement très comparables ». Il n’y a donc pas de surcoût à ajouter.

«Ce calculateur, facile à utiliser, sera à coup sûr un outil très apprécié des municipalités dans la transition de leurs flottes de véhicules, de tous types, vers une mobilité plus verte. C’est en ligne avec la mission de l’IVI d’améliorer l’impact environnemental des transports et d’accompagner les entreprises et
organisations qui poursuivent cet objectif».

– François Adam, directeur général de l’Institut du véhicule innovant (IVI) et partenaire du projet de l’IVÉO avec le Fonds climat du grand Montréal, Équiterre et l’Union des municipalités du Québec

Et les subventions

Durant cette démonstration, M. Balmana a d’ailleurs soulevé un point particulièrement intéressant à propos des subventions gouvernementales:

« Montants fixes octroyés par catégorie de véhicule, ces subventions à l’achat de véhicules électriques ne sont pas modulées en fonction de l’utilisation des véhicules. Nous croyons que pour maximiser l’efficacité du projet d’électrification et de décarbonation des transports, les gouvernements devraient offrir des subventions plus élevées aux municipalités qui maximisent l’utilisation de leurs camions, et moins importantes pour celles qui, au contraire, les sous-utilisent ».

Partager, par exemple, un camion en fonction des prérogatives et contingences de plusieurs départements de la ville. Au lieu de laisser dormir un camion inutilement et de gaspiller des ressources, cette idée vient renforcer l’objectif d’une décarbonation efficace des transports.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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