Jusqu’à 15 % de résidus forestiers dans l’asphalte de certaines routes du Québec pour en réduire l’empreinte carbone

L’organisme FPInnovations travaille présentement avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) à un projet portant sur l’utilisation d’un bioproduit dans les enrobés bitumineux, en collaboration avec la firme Eurovia, filiale de VINCI Construction.

L’initiative bénéficie d’un financement de plus de 1,5 million $ de Ressources naturelles Canada et vise notamment à réduire l’empreinte carbone dans la construction de nos routes.

D’ailleurs, le fédéral n’hésite pas à qualifier le produit de « bio-asphalte », ajoutant que cette matière renouvelable « servira à substituer une partie du bitume à base de pétrole que l’on trouve actuellement dans l’asphalte sur nos routes. »

Ouvriers et machinerie posent de l’asphalte
Les routes faites d’enrobés bitumineux additionnés de lignine pourraient durer plus longtemps, tout en ayant une plus faible empreinte carbone. (Photo : FPInnovations)

Des tests de l’ÉTS (École de technologie supérieure, Université du Québec) ont permis de démontrer que les bitumes et enrobés modifiés avec de la lignine, installés sur cinq segments de routes à l’échelle du Canada, obtiennent une performance équivalente aux matériaux conventionnels après deux ans.

« À la suite de ces démonstrations, le MTMD a accepté de réaliser une planche d’essai sur la Route 235 à Ange-Gardien », annonce FPInnovations par voie de communiqué.

Le Centre Technique Amériques de VINCI Construction a testé et soumis des mélanges contenant 15 % de lignine en remplacement du bitume. Eurovia Québec a déjà participé à un premier essai d’un enrobé bitumineux avec un taux de substitution de 10 % dans la ville de Québec.

Le MTMD fera un suivi pendant la fabrication de l’enrobé et procédera à l’échantillonnage des matériaux afin de vérifier leurs propriétés. Un suivi de performance sera également réalisé sur le tronçon concerné, de même qu’un tronçon identifié « témoin », afin d’évaluer l’évolution de la performance de l’enrobé et de cette technologie dans le temps.

Ressources naturelles Canada est d’un optimisme certain à cet égard. « Ce nouveau produit a pour but d’améliorer la préservation de la chaussée et de possiblement prolonger la durée de vie des chaussées et des routes dans le contexte des changements climatiques », dit un communiqué du ministère fédéral.

Cette confiance en ce nouveau matériau s’appuierait sur des données empiriques. « La route que nous avons construite sur le boulevard Raymond à Québec en 2021 avec un enrobé à base de lignine n’a montré aucun signe de faiblesse en comparaison à l’enrobé conventionnel après deux ans », affirme Yvan Paquin, directeur technique d’Eurovia Québec, disant plaider pour la décarbonation de l’industrie de la chaussée.

« Le Canada jouit d’une abondance de ressources forestières. En mettant au point des méthodes novatrices pour gérer et utiliser ces ressources, on peut trouver de nouvelles solutions à faible empreinte carbone », estime pour sa part Jonathan Wilkinson, ministre fédéral de l’Énergie et des Ressources naturelles.

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