La batterie et l’hydrogène, les énergies du futur pour le camionnage?

Alors que l’industrie du transport routier essaie de plus en plus de se tourner vers des véhicules sans émission, il semblerait que les camions électriques à batterie et à hydrogène soient les meilleures solutions pour le futur de l’industrie.

C’est ce qu’a expliqué Frederic Delrieu, consultant pour la firme montréalaise Amp&Axle Consulting et conférencier invité à Expocam jeudi, lors de sa présentation intitulée ‘’Les solutions électriques et hydrogènes dans les opérations de transport routier’’.

Dans cet exposé, il a traité des bienfaits, mais aussi des défauts des camions électriques à batterie et à hydrogène. Il a voulu démontrer qu’il y a plusieurs solutions pour différents types d’usages et s’est surtout penché sur les moteurs à hydrogène, notamment pour montrer que la technologie est certes à ses premiers pas, mais qu’elle peut offrir de nouvelles possibilités pour l’industrie du camionnage. Il a souligné que, malgré leurs défis et enjeux propres, ces deux types de carburants offrent de meilleurs avantages écologiques et économiques que les camions au diesel.

Selon lui, le moteur à hydrogène est la pièce manquante pour faire en sorte que tous les futurs véhicules pour le transport routier soient émission zéro. ‘’Ce qui témoigne de cette vision, c’est l’ensemble des modèles qui sont présents dans le monde’’, a-t-il déclaré.

M. Delrieu a d’abord parlé des différentes caractériques de la propulsion électrique à batterie . Elle est plus efficace dans des véhicules légers, sur de courtes distances et à petite échelle, en plus de ne pas émettre de gaz à effet de serre.

Le principal inconvénient est la recharge du véhicule. La recharge complète de la batterie peut prendre beaucoup de temps. De plus, utiliser des recharges rapides peut être plus coûteux, mais ‘’même si l’on prend en compte les coûts liés aux recharges rapides, les capacités des camions électriques vont permettre d’assurer des opérations à des prix équivalents, voire inférieurs, à ceux des camions au diesel’’, affirme Frederic Delrieu.

Il a par la suite traité des camions à hydrogène. Ceux-ci s’avèrent très utiles pour les transports lourds et sur de longues distances. Ils sont en effet plus résilients, ils offrent une meilleure autonomie et ils possèdent une capacité de recharge supérieure aux camions électriques et ils offrent une bonne capacité de chargement. ‘’Cela va justifier l’utilisation du moteur à hydrogène, et ce malgré la diminution de l’efficacité énergétique’’, souligne le consultant.

L’autre inconvénient du camion à hydrogène est le coût. Puisque la technologie est assez récente et peu répandue, le coût des pièces et des structures qui y sont liées est encore très élevé. Frederic Delrieu a quand même précisé que, puisqu’il s’agit d’une nouvelle technologie qui va prendre de l’ampleur, les prix pourront baisser d’ici 2030.

M. Delrieu a aussi présenté plusieurs modèles de camions à hydrogène présents sur le marché, dont un camion Hyzon en configuration train routier australien ainsi que le Freightliner, également en configuraiton train routier, du projet albertain AZETEC. Cependant, la grosse nouveauté est le GenH2, un camion Mercedes propulsé à l’hydrogène liquide et qui promet une autonomie de 1000km. Le camion est encore au stade de développement.

Le consultant a aussi mentionné quelques aspects à considérer en ce qui a trait à la propulsion électrique à batterie et à l’hydrogème, notamment en ce qui concerne l’entretien et la sécurité du véhicule. Par exemple, plusieurs procédures d’entretien seront allégées par rapport au diesel, comme le changement d’huile. Les camions électriques devront cependant être inspectés régulièrement. Il faut aussi assurer le maintien des batteries et des structures de recharges pour les camions électriques à batterie, et faire les changements de filtres et la remise à niveau des piles combustibles pour les camions à hydrogène.

Il faudra aussi prévoir des formations pour l’entretien des deux types de propulsions électriques ainsi que pour les questions de sécurité liées à chaque type. Sur ce point, Frederic Delrieu a ajouté qu’il n’y aura pas grand risque avec les véhicules à hydrogène, car le gaz se dissipe rapidement dans l’air. Aucun incident avec ces moteurs n’a été rapporté.