La Caisse de dépôt ajoute 235 millions $ d’actions de TFI International à son portefeuille camionnage

Le 14 novembre, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a déposé son rapport trimestriel à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain des opérations boursières.

Dans la liste des entreprises au sein desquelles la Caisse détient des intérêts se trouvait un nouveau venu : TFI International, la plus grande entreprise de camionnage au pays.

La CDPQ a en effet acquis un peu plus de 1,3 million d’actions de TFI, d’une valeur estimée à 171,7 millions $ U.S., soit l’équivalent de 235 millions de dollars canadiens.

Invitée à commenter ce vote de confiance envers le transporteur dont le siège social se trouve à Montréal, la porte-parole de la CDPQ, Kate Monfette, indique à Transport Routier : « Il s’agit d’une entreprise de qualité, avec un bon bilan et qui offre des perspectives intéressantes à long terme. »

Chez TFI International, la porte-parole Julie Coutu a dit préférer ne pas commenter cette prise de participation de la Caisse au capital de l’entreprise.

Au cours du troisième trimestre de 2023, TFI International a dégagé des revenus de 1,91 milliard $ U.S. et un bénéfice net de 133,3 millions $ U.S.

Bien qu’il s’agisse d’un recul par rapport à la même période l’an dernier au cœur d’un marché morose, son dirigeant Alain Bédard, se dit confiant dans l’avenir de l’entreprise, « compte tenu de l’efficacité de notre plateforme, de l’importance qu’accorde notre équipe à la rentabilité et aux flux de trésorerie et de la solidité de notre assise financière ».

Le 16 octobre, TFI a versé un dividende trimestriel de 0,35 $ US par action ordinaire.

On qualifie souvent la Caisse de dépôt de « bas de laine collectif des Québécois ». C’est que l’institution gère les fonds de retraite de 6 millions de Québécois, incluant le Régime de rentes du Québec (RRQ).

Cela signifie que lorsque les entreprises dans lesquelles elle investit performent bien, c’est le patrimoine de tous les Québécois qui s’enrichit… et inversement lorsque les rendements ne sont pas au rendez-vous.

La CDPQ a un actif net de 424 milliards $ et son rendement annualisé est de 6 % sur 5 ans et de 7,9 % sur 10 ans, ce qui la place dans le peloton de tête des fonds de ce type.

J.B. Hunt, Knight-Swift, UPS et autres transporteurs

En passant au crible le rapport déposé à la SEC, on constate que la Caisse n’en est pas à ses premières armes en matière de camionnage.

Elle détient ainsi des actions de flottes bien connues telles que J.B. Hunt (1,6 million $, tous les montants sont en dollars américains), Knight-Swift (29,9 millions $), Old Dominion Freight Line (68,8 millions $) et UPS (3,7 millions $).

La firme logistique CH Robinson figure également au portefeuille de la Caisse, qui y détient une part de 55,1 millions $. Uber Technologies, la maison mère d’Uber Freight, compte pour sa part sur une participation de 53,8 millions $ de la CDPQ.

Des fournisseurs du camionnage aussi

La Caisse investit également dans Paccar, la maison mère des marques Kenworth et Peterbilt, à hauteur de 7,1 millions $. D’autres noms bien connus de l’industrie du camionnage font aussi partie de l’écurie CDPQ, dont Carrier, Garmin, Tesla et Trane Technologies, la maison mère de Thermo King.

L’industrie du camionnage étant un baromètre de l’économie, il apparaît tout à fait logique que la CDPQ désire l’inclure dans son portefeuille de titres.

« Malgré des conditions exigeantes, la CDPQ est parvenue à créer de la valeur ajoutée à la fois sur un, cinq et dix ans, entre autres grâce à son portefeuille bien diversifié et aux ajustements stratégiques effectués ces dernières années », écrivait Jean Jean St-Gelais, président du conseil d’administration de la Caisse, lors du dépôt de son rapport annuel de 2022.

« De plus, les fonds des déposants demeurent bien capitalisés, au bénéfice de celles et ceux qui y cotisent ou en bénéficient, soit plus de six millions de Québécoises et de Québécois. Les rendements procurés au fil du temps leur confèrent d’ailleurs une situation financière avantageuse », ajoute le président du C.A.