La demande mondiale pour les batteries au lithium-ion en forte hausse

Entre 2020 et 2021, dit la firme de recherches Interact Analysis, les expéditions mondiales de batteries au lithium-ion ont fait un majestueux bond de 72.6 % pour atteindre 476.3 GWh. En 2026, la demande mondiale a été estimée à 1.6 TWh, un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 27.9 % sur une période de cinq ans.

Pour bien comprendre ces chiffres, il faut d’abord savoir que les unités n’ont pas toutes la même capacité de stockage de l’énergie. Ce faisant, l’industrie a préféré calculer les capacités totales des batteries plutôt que le nombre d’unités vendues.

Tracteur classe 8 100 % électrique de Lion Électrique avec des batteries au lithium-ion générant une puissance maximale de 480KWh. Photo : Lion Électrique.

Ceci étant, c’est l’industrie véhiculaire (camions, autobus, automobiles) qui absorbe les 3/4 de la demande mondiale, soit 354.5 KWh. En 2026, la part de ce secteur économique augmentera sensiblement pour atteindre 75,9 % des GWh expédiés aux quatre coins du monde sous forme de batteries.

Un marché qui se déplacera graduellement vers les Amériques

C’est dans la zone Asie-Pacifique que la production et la consommation de batteries est actuellement la plus importante. Et le restera. Du moins à court terme.

« Mais d’ici cinq ans, dit l’analyste senior, véhicules commerciaux pour Interact Analysis, Maya Xiao, le TCAC le plus important sera dans les Amériques avec 29.5 %. Suivront les pays de la zone Europe, Moyen Orient et Afrique avec un TCAC de 27.9 %. La zone Asie-Pacifique aura, quant à elle, le taux de croissance annuel composé de « seulement » 26.6 %.

Avec la demande mondiale qui progresse à vitesse grand V, les pays qui possèdent les ressources naturelles pour fabriquer des batteries au lithium-ion seront mis sous pression pour extraire, traiter, assembler et mettre rapidement leurs batteries sur le marché.

Le lithium, le nickel, le cobalt, le graphite, le silicium, l’aluminium et le manganèse sont notamment très recherchés présentement. Et qui en a ?

Le Québec, un joueur important ?

L’Ukraine, avec des réserves de lithium encore inexploitées, et la Russie, avec des exportations massives de nickel, de palladium, d’aluminium, de platine, d’acier et de cuivre, sont bien placés pour bonifier l’offre. Mais… le conflit qui les met en scène entraîne non seulement des sanctions contre la Russie, mais également des retards dans l’extraction et le traitement de ressources stratégiques de plus en plus en demande.

C’est ici que le Québec entre en jeu. Possédant, à Nemaska (Grand-Nord du Québec), le gisement inexploité de lithium le plus important au monde, la Belle province a aussi, dans son ventre géographique, des réserves importantes de nickel, de cobalt, de graphite et de silicium. Avec l’hydroélectricité, une énergie peu polluante à produire, et un marché nord-américain situé à 80 % dans un rayons inférieur à 1 500km, il sera possible pour le monde des affaires québécois d’ajouter de la valeur à l’économie québécoise.

Avec l’ouverture, en 2023, d’une usine de fabrication de batteries par Lion Électrique à Mirabel, dans la Basses-Laurentides québécoises, il y a là une occasion en or de décupler une activité économique qui n’attend que ça, des nouveaux joueurs.

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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