La pénurie de chauffeurs – et de camions – inquiète U.S. Xpress dans ses prévisions économiques

Le transporteur américain U.S. Xpress – 7 000 tracteurs et 15 500 remorques – vient de publier une analyse du contexte économique pour le deuxième trimestre de 2021 et, si l’entreprise dit voir certains signes encourageants, l’industrie fait néanmoins toujours face à de sérieux défis selon elle.

Et même si l’analyse est faite d’un point de vue américain, plusieurs constats s’appliquent aussi chez nous.

La reprise c’est bien. Encore faut-il avoir des camions et des chauffeurs pour répondre à la demande. (Photo : Volvo Trucks)

U.S. Xpress dit entrevoir une poursuite de la reprise économique au cours des mois à venir, avec une croissance du PIB. Les dépenses de consommation devraient atteindre un sommet cet été, ce qui fera en sorte que le secteur manufacturier multiplie ses expéditions pour garder les tablettes des commerces de détail bien remplies.

L’entreprise en conclut que les volumes de transport et les tarifs accordés aux transporteurs demeureront élevés pour le reste de l’année en cours, malgré un possible léger déclin des volumes au cours du troisième trimestre.

Mais encore faut-il avoir suffisamment de camions – et de chauffeurs – pour effectuer toute ces livraisons. C’est dans cette optique que U.S. Xpress dit constater que la pression sur la capacité de transport est exacerbée par les retards de production de camions.

Et même si le camionnage aime bien généralement les programmes d’amélioration des infrastructures, surtout routières, le plan de relance de 2000 milliards $ du gouvernement Biden inquiète le transporteur, qui craint une migration du bassin de chauffeurs – actuels et potentiels – vers des métiers de la construction.

« L’embauche de travailleurs sans précédent pour les projets de travaux publics pourrait nuire à la capacité de l’industrie du camionnage à embaucher des employés qualifiés », peut-on lire dans le document qu’on peut télécharger en cliquant ici.

La flotte américaine croit qu’une partie de la solution réside dans les camions autonomes, admettant du même souffle qu’il faudra toujours, du moins pour l’avenir prévisible, placer un chauffeur dans ces camions.

La hausse du seuil minimal d’assurance responsabilité pourrait d’autre part pousser plusieurs transporteurs à mettre la clé sous la porte, estime U.S. Express.

Enfin, la pandémie a modifié les habitudes de consommation alors que de plus en plus de gens se tournent vers le commerce électronique et il demeure difficile de déterminer ce que sera la « nouvelle normalité », dit le transporteur.

« Alors que notre nation émerge d’un confinement d’un an, les habitudes de consommation vont changer et les tendances de production et d’expédition continueront à évoluer », a indiqué Eric Fuller, président et chef de la direction de U.S. Xpress.

« Ce trimestre sera important afin de déterminer lesquelles des initiatives de dépenses gouvernementales progressent, comment les nouvelles technologies façonnent l’industrie et quel sera l’impact de tout cela sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement mondiale », conclut M. Fuller.

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