La technologie intelligente promet une surveillance plus poussée des conducteurs

Bosch souhaite surveiller de plus près les futurs conducteurs, et plusieurs raisons expliquent pourquoi certaines personnes doivent être suivies de près. Il suffit de penser aux cas de distraction, de fatigue ou de conduite en état d’ébriété pour s’en convaincre.

Des outils aussi divers que les radars et les caméras installés dans les cabines s’associent pour faire de ce suivi une réalité.

Les préoccupations en matière de sécurité comptent parmi les besoins les plus urgents. L’Europe approche des dates limites pour l’installation de systèmes de surveillance du conducteur (DMS) et de fonctions d’alerte à la somnolence et à l’attention du conducteur (DDAW) dans les voitures en vertu du règlement général sur la sécurité de l’UE – les mêmes règles qui exigeront des enregistreurs d’incidents pour les camions.

Alors que Bosch a utilisé un moniteur pour montrer comment les données peuvent être suivies, les images ne sont pas sauvegardées. Seulement les points de données. (Photo : John G. Smith)

Les régulateurs américains envisagent également d’utiliser ces outils dans le cadre des règles de financement des infrastructures, explique John Nowinski, chef de produit pour solutions de détection intérieure et solutions informatiques multidomaines chez Bosch.

«Il est très rare que quelqu’un dise : « Oui, j’ai été distrait »», explique M. Nowinski, évoquant la difficulté de cerner l’ampleur réelle des problèmes. «Comment mesurer l’amélioration si l’on ne dispose pas de données précises?»

Mesurer la déficience à l’aide de caméras

Les caméras peuvent mesurer les mouvements des yeux, les «événements du regard» et les mouvements de la tête pour déterminer l’aptitude à conduire. Les chercheurs du laboratoire Bosche IoT, en Suisse, étudient donc la manière dont ces données peuvent être utilisées pour identifier les conducteurs en état d’ébriété. Bien entendu, ce n’est qu’une partie de l’équation. Les régulateurs devront aussi décider de ce qui se passe si un tel problème est détecté. Un véhicule qui ne démarre pas devrait-il envoyer un avertissement ou contacter la police ?

Il ne mesurerait pas l’alcoolémie, mais pourrait permettre d’identifier les personnes dont les facultés sont altérées d’une autre manière.

«Les yeux ne mentent pas. On ne peut pas faire semblant», dit Nowinski.

Aussi importants que soient les besoins en matière de sécurité, il y a d’autres avantages à en tirer. Un œil numérique attentif à ce que les conducteurs regardent et à la manière dont ils se tiennent peut permettre de surveiller des facteurs tels que l’humeur et le comportement. Si l’on ajoute à cela l’importance accordée à l’internet des objets, le véhicule pourrait proposer d’ajuster la température dans la cabine. La simple direction d’un regard pourrait permettre d’obtenir des informations connexes, par exemple pour savoir si l’entreprise e qu’il regarde est ouverte.

Un café qui vous attend à la maison

Les pixels qui capturent un bâillement pourraient même suggérer une tasse de café… ou démarrer  une cafetière en réseau à la maison pour qu’une tasse fraîchement préparée attende l’arrivée du chauffeur.

Bosch en a fait une démonstration de cette capacité lors de l’événement annuel CES à Las Vegas, dans le cadre d’un partenariat avec Amazon Web Services.

Une autre technologie émergente fait appel à un radar pour déterminer si un enfant a été oublié dans la voiture, ce qui est à l’origine d’une trentaine de décès par coup de chaleur aux États-Unis chaque année.

M. Nowinski a également mis l’accent sur les facteurs permettant de répondre aux préoccupations liées à la protection de la vie privée. Les caméras ne suivent pas tant la vidéo que les points de données et les images filaires qui identifient des éléments tels que la position des yeux, le fait qu’une personne tienne un téléphone ou que ses yeux soient fermés.

«Il ne s’agit pas de vidéo. Nous prenons image par image, nous prenons les données et nous les utilisons pour les algorithmes», a-t-il déclaré. Cette approche repose également sur des considérations pratiques. «La vidéo est un gros consommateur de mémoire.»

Il y a peut-être une autre raison pour laquelle les conducteurs devraient accepter l’utilisation plus large de ces lentilles.

«Les caméras sont partout», a souligné M. Nowinski.

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