Le budget 2023-2024 du gouvernement du Québec: main-d’oeuvre et décarbonation des transports font grincer des dents

Comme à chaque année, le budget du gouvernement du Québec amène son lot de commentaires divergents de la part des nombreux groupes de pression sectoriels québécois. Avec le ralentissement économique que nous vivons, le gouvernement a ciblé des réductions d’impôts pour les contribuables pour stimuler la consommation, mais c’est davantage les investissements en transport, décarbonation de l’économie et main-d’oeuvre, ou l’absence d’investissements, qui ont retenu l’attention de quelques uns de ces organismes triés sur le volet par Transport routier.

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La main-d’oeuvre

Du côté du Conseil du patronat du Québec, on accueille ce budget avec un brin de déception en ce qui a trait à la main-d’oeuvre. Cette problématique, qui plombe l’économie du Québec depuis plusieurs années, laisse le conseil sur son appétit:

« Il y a quelques mesures intéressantes dans le budget, mais c’est encore trop peu pour pallier efficacement la pénurie de main-d’œuvre vécue par nos entreprises. Celle-ci aggrave plusieurs autres problématiques dans notre société comme l’insuffisance en logements, la pénurie de places en garderies, les pressions inflationnistes, etc. Il y a urgence d’agir », déclare Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Propulsion Québec préfère applaudir l’investissement de 615,2 M$ sur une période de six ans pour redresser le déficit de formation, de recrutement, de disponibilité et d’employabilité des citoyens à la recherche d’une carrière. « L’orientation de ces sommes, précise quand même le communiqué de l’organisme, devrait se faire aussi au bénéfique du transport électrique et intelligent ».

Décarbonation des transports

En notant, au passage, le dernier rapport du Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui prépare à la catastrophe humaine, économique, écologique, démographique et politique à venir avec son Guide de survie pour l’humanité, Propulsion Québec se désole du manque de mesures concrètes du ministre des Finances, Éric Girard, afin d’accélérer la décarbonation des transports par l’innovation et l’adoption massive de véhicules électriques.

«Le dernier rapport du GIEC a été sans équivoque : les différents gouvernements doivent agir de façon
immédiate pour lutter contre la crise climatique et l’adaptation à ses impacts. Les transports électriques
et intelligents représentent une solution accessible et efficace afin de réduire les émissions de GES. Nous saluons les investissements importants en transports collectifs ainsi que la somme de 55 millions dédiée à l’innovation dans les transports et la volonté affirmée du gouvernement de favoriser l’achat local, le développement durable et l’innovation à travers les marchés publics», soutient Sarah Houde, présidente-directrice générale de Propulsion Québec.

Le Plan pour une économie verte

Le Plan pour une économie verte est salué, ici, par la Chambre de commerce de Montréal via son président. En adéquation presque parfaite avec Propulsion Québec, Michel Leblanc note l’urgence de décarboner toute notre économie, notamment les transports qui représentent, précise Propulsion Québec, plus de 40% des gaz à effet de serre générés par le Québec:

« La décarbonation de notre économie est le défi de notre génération et c’est la priorité du milieu des affaires de la métropole. Nos sondages nous indiquent que 79 % des entreprises du Grand Montréal ont besoin de soutien pour réussir la transition écologique. La Chambre accueille donc positivement la bonification du Plan pour une économie verte de 1,4 G$, soit une hausse de près de 20 %, ce qui est très significatif. Nous suivrons le dévoilement du Plan révisé par le ministre Charette ce printemps. Nous l’invitons à prévoir des sommes pour renforcer l’accompagnement et le financement offerts aux entreprises en milieu urbain pour le virage vert. Les entreprises de tous nos secteurs d’activité doivent accélérer cette transition et la Chambre est mobilisée pour les appuyer ».

Karl Blackburn, du Conseil du patronat, fait quand même mention, mais avec un optimisme très relatif, que la mise en valeur de terrains industriels pour la filière batterie et les investissements pour le transport collectif sont intéressants mais largement insuffisants On sait que des transports collectifs efficaces peuvent avoir, à certaines conditions, une incidence positive sur la fluidité des déplacements, alors l’importance d’avoir du transport collectif efficace et tentaculaire aiderait directement le transport routier.

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