Le camion de collecte des matières résiduelles Mack LR Electric en tournée nationale de démonstration

Avec ses itinéraires et ses cycles opérationnels bien définis et stables, la collecte des ordures constitue un segment particulièrement intéressant pour l’utilisation de camions électriques. Mack Trucks l’a compris et a livré un premier LR Electric à la Ville de New York dès 2020. À la mi-juillet, un LR Electric était de passage chez Groupe Mack/Volvo à Dorval dans le cadre d’une tournée nationale de démonstration.

Non seulement le LR Electric peut être commandé dès maintenant pour livraison avant la fin de l’année, mais il est aussi admissible à la nouvelle subvention fédérale de 150 000 $ en plus d’une aide de 175 000 $ dans le cadre du programme Écocamionnage.

«Les camions de collecte des rebuts, c’est un fer de lance chez Mack», de dire Dominic Lavoie, directeur de territoire pour Mack Trucks Canada. «Il est naturel que nous fassions notre entrée dans le monde de l’électrification avec un camion de collecte des matières résiduelles pour différentes raisons, entre autres les routes sont dédiées, on connait exactement le kilométrage et on sait aussi le nombre exact de levées et de cycles de compaction.»

Le Mack LR Electric est en tournée canadienne de démontration. (Photo: Steve Bouchard)

L’électrification change les façons de faire chez Mack. Il n’est plus question d’adapter un véhicule déjà en stock; il faut travailler en amont et préparer le camion avant la livraison.

«Le manufacturier doit travailler avec les clients et analyser l’ensemble des opérations pour livrer un produit optimal», souligne M. Lavoie, citant en exemple le cas d’un client qui a dû changer une vieille habitude en vue d’optimiser l’utilisation d’un LR Electric. «Ce client faisait sa collecte dans le même sens depuis toujours. Nous avons réalisé qu’avec un camion électrique, nous pouvions obtenir le rendement optimal en faisant la route en sens inverse, par exemple parce qu’il y avait plus de descentes et moins de pertes d’énergie.» Avec le trajet habituel, l’électrification était viable de justesse mais, en le faisant en sens inverse, elle devenait beaucoup plus intéressante.

La planification des infrastructures de recharge est elle aussi cruciale. Présentement, ce qui ralentit le processus d’électrification, ce n’est pas le camion et ce n’est pas le prix d’acquisition – surtout avec la nouvelle subvention fédérale – mais l’infrastructure de recharge.

«Si vous n’avez pas commencé les démarches, faites-le dès maintenant», insiste Dominic Lavoie. «C’est complexe, c’est long et c’est un investissement relativement important. Si vous n’avez pas les ressources, nous les avons et nous pouvons vous accompagner.»

En ce qui a trait à la propulsion, le Mack LR Electric est muni de deux petits moteurs AC – résultat d’une technologie importée des autobus européens du Groupe Volvo – qui produisent une puissance maximale de 536 chevaux et 4 000 lb-pi. de couple. Très performants, ils procurent une accélération instantanée.

Le camion en démonstration, de la première génération, est alimenté par des batteries de 263 kWh, alors que les batteries du LR Electric de deuxième génération ont une capacité de 376 kWh. Seuls les véhicules de la deuxième génération peuvent être commandés aujourd’hui, et il est possible de mettre à niveau un camion de la première génération pour lui donner les caractéristiques d’un camion de deuxième génération.

Grosso modo, la version mise à jour procure une autonomie de 160 km, 8 à 10 heures d’utilisation et environ 850 collectes. On sait que le temps froid peut réduire sensiblement le rendement des batteries; une application cellulaire permet d’établir les itinéraires, de les analyser et de déterminer si le rendement en hiver est viable.

Dominic Lavoie, directeur de territoire pour Mack Trucks Canada (Photo: Steve Bouchard)

Peu importe la version, on trouve quatre batteries, soit deux du côté du châssis et deux du côté du longeron de châssis. Le temps de recharge à 150 kW est d’environ deux heures. Le freinage par récupération en deux phases permet également de recharger les batteries en cours de route.

Le LR Electric offre une charge utile de 25 500 lb pour un poids nominal brut de 66 000 lb. Il est pour le moment offert en version à chargement arrière ou latéral. La configuration électrique ne permet pas le chargement avant pour l’instant.

Outre les batteries et leur système de refroidissement/chauffage et les moteurs électriques, c’est un Mack LR standard. La cabine, les essieux, le différentiel, l’arbre de transmission, les pneus et la suspension sont les mêmes que la version au diesel.

Particularité qui vient considérablement changer la donne : l’entretien doit être fait par les concessionnaires Mack, du moins durant les premières années du contrat. «Le véhicule est vendu avec un contrat de cinq ans tout inclus, sauf la benne et les pneus. Même les balais d’essuie-glaces, on s’en occupe», explique Dominic Lavoie.

Le paiement peut inclure les infrastructures de recharge et la benne. Le camion peut être acheté, loué ou acquis selon la nouvelle approche appelée Véhicule en tant que service. «Le client indique combien de kilomètres il va parcourir, on regarde le nombre de levées et on établit un paiement mensuel en conséquence. Après la période de cinq ans, le client peut acheter le véhicule ou le remettre», indique M. Lavoie. La différence avec une location traditionnelle? La valeur résiduelle n’est pas établie au départ, notamment parce qu’il y a encore trop d’inconnus avec la technologie électrique.

Un camion à ordures possède une durée de vie d’une quinzaine d’années. C’est avec le temps que l’on connaîtra la durée de vie des batteries en fonction des cycles et des types de recharge du camion.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

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