Le dollar canadien à 72¢ et le PIB en baisse de 4% – Rebond prévu en 2021

Alors que les analystes prévoyaient il y a quelques mois que le dollar canadien se transigerait à 77 cents américains en cours d’année 2020, les experts le voient maintenant plutôt à 72 cents. Cette baisse s’explique en partie par la chute des prix du pétrole dans la foulée de la pandémie de COVID-19, la devise canadienne étant traditionnellement liée aux cours de l’or noir.

C’est ce qui ressort d’un rapport de révision d’analyses que vient de publier le Conference Board du Canada.

Pour les entreprises de camionnage transfrontalier, la dégringolade du huard a des impacts bien réels, puisque leurs chauffeurs paient en argent américain le carburant que leurs camions consomment au sud de la frontière, tout comme leurs dépenses personnelles telles que les repas par exemple.

Une dépense d’un dollar américain à un taux de 77 cents canadiens coûte environ 1,30 $ à une flotte canadienne tandis que si le huard demeure à 72 cents comme le prévoient maintenant les analystes (c’est pratiquement le taux actuel), le même achat coûte près de 1,40 $. C’est presque 8% d’augmentation des frais d’exploitation en territoire américain.

Pendant ce temps, les prix du diesel n’ont pas suivi une courbe descendante aussi prononcée que la matière première dont il est tiré.

Les transporteurs dont les camions demeurent au Québec et au Canada paient aussi le prix du taux de change défavorable puisque leurs poids lourds sont fabriqués aux États-Unis.

À moins d’œuvrer dans des segments de marché extrêmement lucratifs et nichés, les flottes ne devraient pas trop miser sur des hausses de volumes spectaculaires une fois l’économie relancée pour compenser, puisque les experts consultés par le Conference Board anticipent maintenant une baisse de 4% du produit intérieur brut (PIB) au Canada en 2020, alors qu’ils avaient d’abord misé sur une hausse de 1,7% avant qu’éclate la pandémie de COVID-19.

Les investissements en machinerie par l’industrie manufacturière, gage d’activité dans le secteur du camionnage, devraient aussi décliner de 14,3% en 2020, alors que la demande des consommateurs est à des planchers historiques.

Du côté des bonnes nouvelles, rappelons qu’un dollar canadien faible favorise généralement les exportations et que les taux d’intérêt sont pratiquement à zéro pour les entreprises désirant financer des acquisitions. D’autre part, si vous facturez vos voyages de retour des États-Unis en dollars américains et que vous payez vos chauffeurs en dollars canadiens, un huard faible peut se révéler un avantage.

Selon les analystes sondés par le Conference Board, l’économie canadienne devrait connaître un rebond de 4,9% en 2021.

Le chemin sera néanmoins ardu d’ici là. « Les directives des gouvernements fédéral et provinciaux de demeurer à la maison et de pratiquer la distanciation sociale ont résulté en une chute dramatique de l’activité économique canadienne », constate le Conference Board.

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