Le marché de l’emploi en transport et logistique au Canada : 8% des postes à combler

Dans sa plus récente mise à jour trimestrielle, le Trucking HC Canada examine les tendances en emploi dans l’industrie du transport et de la logistique au Canada. Nommée Labour Market Information (LMI), cette étude est un instantané des performances, carences et besoins d’une industrie malmenée par une pandémie qui dure depuis presque deux ans maintenant.

En comparant les données globales de cette industrie, on constate que les fluctuations de main d’oeuvre ont suivi les cycles économiques de la dernière décennie. De 642 700 qu’ils étaient en 2012, les emplois ont atteint un total de 732 800 en 2021 avec un pic entre 2017 et 2019.

Moins d’emplois, et plus d’emplois!

Dans les premiers mois de la pandémie, au printemps 2020, 32 000 emplois avaient été perdus. Soit l’équivalent de 4,4% de tous les types d’emplois que compte l’industrie : camionneurs, livreurs, commis d’entrepôt, répartiteurs, expéditeurs, réceptionnaires et tout le personnel de bureau.

Ces emplois, et même davantage, ont été récupérés lorsque les règles sanitaires ont été levées dans la seconde moitié de 2021. Ce sont, en définitive, 34 700 « nouveaux » postes qui ont été activés. C’est 3% de plus que les prévisions plutôt modestes de l’organisme basé à Ottawa.

Ces fluctuations observées et vécues peuvent se diviser en trois catégories distinctes. La première, qui forme 50% des entreprises sondées, révèle une baisse de revenus et d’emplois en 2020 par rapport à 2019. Un autre 40%, qui transporte essentiellement des biens de première nécessité, a vu ses activités gonfler durant cette même période.

« Ce qui est révélateur est que 67% de toutes les entreprises consultées, dit le responsable de l’étude chez Trucking HR Canada Craig Faucette, n’ont pu recruter suffisamment de chauffeurs lors de la reprise économique afin de répondre à la demande. »

Quand on se compare…

Malgré la récupération des emplois perdus, le RH Camionnage Canada estime que la pénurie de camionneurs, qui a été un enjeu majeur en 2020 et 2021, le sera tout autant en 2022 à la suite du passage d’Omnicron en nos terres. Mais pas seulement. Les départs à la retraite et les départs pour d’autres industries font mal à la productivité et la rentabilité de plusieurs sous-catégories de l’industrie.

En citant Statistiques Canada, qui confirme ses chiffres, M. Faucette note que le pourcentage de postes vacants a beaucoup bougé depuis le 5,5% de 2019. Si le 9,3% marque un sommet en 2020 pour la dernière décennie, le 6,6% de 2021 se rapproche davantage de la moyenne de 6,1% qui prévalait avant la COVID.

Comme le dit l’adage, qui se compare se console. Alors consolons-nous. En comparant l’industrie du transport avec l’économie canadienne dans son ensemble, le Trucking HR Canada révèle que le pourcentage de postes vacants a atteint 7,5% en 2021 et 6,7% avant la pandémie. Une performance notable ici.

Et le camionnage, lui ?

Et bien, le recrutement plus spécifique des camionneurs suit une courbe dont la logique n’est pas toujours facile à suivre. Il y a d’abord les 22 990 emplois vacants du troisième trimestre 2021 qui peuvent légitiment donner la berlue. Une courbe en progression constante qui se traduit par une augmentation de 20% par rapport au second trimestre de la même année.

En termes plus précis, c’est 8% de tous les emplois en transport qui sont à pourvoir en date du troisième trimestre de l’année 2021. Seule l’industrie de l’hébergement et de l’alimentation a, en pourcentage, un taux plus élevé de postes à combler au Canada.

Il y a également 44% des emplois affichés par les transporteurs qui demeurent à pourvoir après 90 jours. Pire, les 2/3 de ces emplois non-comblés qui sont constamment en quête de candidats compétents.

Si on prend le problème par l’autre bout de la lorgnette, alors ces chiffres doivent être relativisés. Avec un taux moyen de 5,4% pour toute la dernière décennie, les postes à pourvoir en avril 2021 ont plafonné à 7,4%. Avant de descendre sous la barre des 4% vers la fin de l’année dernière.

Nous constatons, concluait M. Faucette, une saturation très prochaine du bassin de candidats expérimentés, disponibles et à la recherche d’un emploi. La conséquence directe de cet état de fait est que les entreprises vont devoir se mettre à attirer des candidats inexpérimentés, lesquels coûteront plus cher à former.

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Pour lire le document dans son entièrement, cliquez ici (disponible en anglais seulement)

Rédacteur professionnel depuis plus de 15 ans, Christian possède une expérience considérable à titre de journaliste spécialisé en transport, notamment à titre de directeur de la rédaction de L'Écho du transport, magazine aujourd'hui disparu, et de Transport durable magazine.

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