Le MTQ prépare la reprise des chantiers routiers dans un contexte de COVID-19

Le gouvernement du Québec a annoncé la reprise des activités sur les chantiers de construction pour le 11 mai, et cela inclut les chantiers routiers du ministère des Transports du Québec (MTQ).

Pour le camionnage, il s’agit d’une nouvelle dont les effets diffèrent selon le champ de spécialité. Pour les transporteurs de matières en vrac utilisées par les chantiers, c’est une reprise des activités bienvenue. Pour les transporteurs autoroutiers, c’est le retour des limitations de vitesse, des rétrécissements de voies et des détours.

La « saison des cônes oranges » de cette année sera néanmoins différente à plusieurs égards de celles qui l’ont précédée, en raison de la pandémie de COVID-19 qui amène le MTQ à réviser ses plans de déploiement des chantiers.

Le moment est à l’établissement des priorités, explique Gilles Payer, porte-parole du MTQ en entrevue à Transport Routier. « Au cours des dernières semaines, le ministère travaillait déjà sur différents scénarios, pour être prêts quand on aurait le signal de la reprise », dit-il.

Dans les prochains jours, le ministère va finaliser le scénario qui va respecter les règles établies par le gouvernement pour ce qui est des mesures sanitaires, afin que les chantiers puissent être en opération le 11 mai. « On ne reprend pas là où on a laissé. La manière de faire est différente », ajoute le porte-parole, faisant notamment référence aux mesures de sécurité anti-COVID-19.

Le ministère doit d’abord communiquer avec les entrepreneurs qui ont remporté les appels d’offres des différents chantiers afin de s’assurer qu’ils disposent toujours des ressources humaines et matérielles nécessaires pour honorer les contrats qui leur ont été octroyés. « Est-ce qu’ils sont prêts pour le 11 mai avec les nouvelles règles? », résume M. Payer au sujet de la démarche.

Sur la base de ces données de disponibilité, le MTQ établira une liste de reprise des chantiers.

La saison des chantiers routiers n’aura ainsi pas été trop écourtée. Par contre, des inconnues demeurent. À titre d’exemple, il pourrait arriver qu’un entrepreneur ne puisse pas déployer autant de personnel que prévu en raison des normes de distanciation. « Il faut vérifier auprès de chaque entrepreneur si le contrat peut être rempli dans les mêmes conditions », ajoute le porte-parole du MTQ.

Aux camionneurs qui livreront des matériaux sur les chantiers du MTQ, M. Payer lance le message selon lequel « Il ne faut pas relâcher. Le mot d’ordre qui circule, c’est de continuer de se protéger. Tout ce qu’on fait de bien jusqu’à maintenant, et les conducteurs de camions sont les premiers à le savoir, pour ce qui est des distances, de l’hygiène, etc., il faut continuer de le faire », dit-il, insistant sur le fait que la tempête n’est pas terminée.

Quant aux chauffeurs autoroutiers, il rappelle l’importance du respect des limites de vitesse et autres consignes de prudence dans les zones de travaux et s’attend à ce qu’ils démontrent leur professionnalisme habituel. « On peut espérer que ça va se passer dans les meilleures conditions, étant donné que le trafic va reprendre assez graduellement. »

Rappelons que trois signaleurs routiers ont perdu la vie en à peine deux mois au Québec en 2019.