Le patronat veut garder le droit aux scabs aux entreprises fédérales pour préserver la chaîne d’approvisionnement

Présentement, les entreprises sous réglementation fédérale – ce qui inclut le camionnage interprovincial et transfrontalier – ont le droit de recourir à des travailleurs de remplacement en situation de grève ou de lock-out.

Toutefois, le gouvernement canadien a l’intention de déposer un projet de loi pour interdire ce recours aux travailleurs de remplacement (communément appelés scabs) d’ici la fin de l’année 2023.

Cadenas et chaîne rouillée qui verrouillent la porte d’une clôture grillagée.
En situation de grève ou de lock-out, les employeurs sous réglementation fédérale peuvent recourir à des travailleurs de remplacement. Ottawa veut changer ça. (Photo : Pixabay)

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) tente de convaincre le fédéral de faire marche arrière, disant que l’interdiction du recours aux travailleurs de remplacement pour les entreprises sous réglementation fédérale pourrait avoir « des impacts potentiellement démesurés pour les citoyens et les entreprises. »

« Les conséquences sont loin d’être abstraites : imaginez un arrêt des activités dans le secteur des transports où il n’est plus possible de s’approvisionner en pièces de rechange pour les véhicules d’urgence. Les ambulances, les voitures de police et les camions de pompier ne seraient plus fonctionnels pour assurer notre sécurité et protéger nos citoyens. C’est seulement un exemple de scénario catastrophe parmi tant d’autres qui pourrait se concrétiser avec ce que le gouvernement fédéral envisage », s’inquiète Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

« La notion de services essentiels devrait être élargie afin de tenir compte du rôle vital des acteurs de la chaîne d’approvisionnement », affirme le CPQ par voie de communiqué.

Port de Québec

Les patrons du port de Québec ont mis leurs débardeurs en lock-out en septembre dernier. Sous réglementation fédérale, la Société des arrimeurs de Québec a ainsi eu recours à des travailleurs de remplacement.

Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ), qui représente également les débardeurs du port de Montréal, les accidents de travail se sont multipliés depuis que des scabs effectuent les tâches des débardeurs à Québec.

Sans surprise, le syndicat voit la situation différemment du patronat et  compte plutôt mettre de la pression sur le gouvernement fédéral afin qu’il aille de l’avant avec une loi anti-briseurs de grève.

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