Le prix mondial du pétrole en hausse donne des arguments aux manifestants de l’Ouest Canadien

Le carburant est le plus important poste de dépenses d’une entreprise de camionnage, après les salaires. Voilà de quoi faire grincer des dents plusieurs gestionnaires de flottes : les prix du pétrole sur les marchés mondiaux ont grimpé à des niveaux qu’on n’avait pas vus depuis le mois de novembre 2018.

Le cours du baril de Brent (l’étalon de mesure à l’international) a dépassé les 66 $ américains, marquant une hausse de près 7% en une semaine.

Cette hausse est attribuable en bonne partie à une baisse de production de la part des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Dans certains cas, la fermeture du robinet de l’approvisionnement est volontaire, dans d’autres elle est le résultat de crises politiques ou militaires.

La spéculation a également joué un rôle dans cette augmentation du prix de l’or noir, estiment des analystes. Plusieurs investisseurs ont acheté des titres pétroliers en misant sur leur hausse prochaine pour empocher un rapide bénéfice. Cet afflux d’acheteurs a contribué au déséquilibre entre l’offre et la demande, accélérant d’autant la spirale haussière.

L’OPEP avait annoncé dès décembre dernier que ses membres entendaient limiter leur production, en raison des prix qui étaient alors en déclin.

À ces tactiques commerciales s’ajoutent les manœuvres politiques des États-Unis, qui appliquent des sanctions contre le pétrole provenant d’Iran et du Venezuela. Nos voisins du sud disent pouvoir se permettre ce luxe, ayant atteint, affirment-ils, leur « indépendance énergétique ».

Un conflit armé en Lybie a aussi restreint l’accès au pétrole brut, tout comme les violences ayant cours au Niger.

Une panne d’installations de production majeures en Arabie saoudite aurait également contribué à propulser les prix du Brent au-dessus de la barre des 66 $.

Manifs pour des pipelines au Canada

Selon Ressources naturelles Canada, le Canada produit un peu plus de 4,2 millions de barils de pétrole par jour, celui-ci étant issu majoritairement des sables bitumineux de l’Ouest. Cependant, l’infrastructure de transport fait en sorte qu’une bonne partie de la production canadienne prend le chemin des États-Unis, le marché intérieur étant souvent, dans les faits, approvisionné en pétrole provenant de l’étranger, de la mer du Nord notamment.

Voilà de quoi donner des arguments aux manifestants de l’Ouest canadien partis de Red Deer en Alberta et qui se trouvent à Ottawa aujourd’hui pour réclamer des pipelines permettant de mieux distribuer le pétrole extrait au pays aux consommateurs d’ici, les rendant moins vulnérables aux fluctuations du marché international.

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