Le processus de syndicalisation en marche chez Lion Électrique

Une requête a été déposée mardi le 9 avril au Tribunal administratif du travail du Québec, dans le but de syndiquer des travailleurs du fabricant de camions et autobus électriques Lion.

La démarche est le fruit d’une campagne de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale (AIMTA), affiliée à la FTQ.

 « On vise un groupe de 200 à 250 travailleurs à l’usine de Saint-Jérôme », indique Éric Gagné, responsable du recrutement au district 11 de l’AIMTA, en entrevue à Transport Routier.

Travailleur de Lion sur une ligne d’assemblage
(Photo : Lion Électrique)

Le lendemain de ce dépôt, soit le mercredi 10 avril, la direction de Lion Électrique a été avisée officiellement du dépôt de la requête et, ajoute le syndicaliste, doit dans les huit jours qui suivent fournir sa liste d’employés au Tribunal du travail.

C’est cette liste détaillée qui permettra au syndicat de déterminer s’il a obtenu une majorité d’adhésions.

«  Si le Tribunal constate qu’on a 50 % +1 des cartes adhérentes, on va être accrédités sur-le-champ. »

Si le pourcentage se situe plutôt entre 35 % et 50 %, le Tribunal va faire procéder à un vote confidentiel à l’interne, ajoute M. Gagné.

« On n’investirait pas autant dans une campagne [de syndicalisation] si on ne croyait pas à la survie de cette entreprise-là. »

L’AIMTA a aussi dans sa mire l’usine américaine de Lion, à Joliet dans l’Illinois.

« On est aussi sur une campagne là-bas, parce qu’on est un syndicat international. Le but est de protéger les emplois autant pour les travailleurs de Joliet que les travailleurs de Saint-Jérôme », dit le porte-parole syndical.

« Ça va toujours mieux de faire des relations de travail, et qui garde quelle job, quand c’est le même syndicat aux deux places. »

Des discussions ont également été entamées pour syndiquer les employés de l’usine de batteries et du Centre d’innovation de Mirabel, ainsi que ceux du Centre d’expérience de Terrebonne.

La préservation des emplois et doter les employés d’un fonds de pension sont parmi les priorités du syndicat, mais également la révision des salaires qui, selon M. Gagné, « ne sont pas ce qu’ils devraient être. »

Il rappelle que Lion a annoncé la suspension de 150 postes à la fin du mois de novembre 2023 ainsi que la mise à pied temporaire d’une centaine d’autres travailleurs il y a un peu plus d’un mois.

« Ces gens-là ne sont pas sûrs de retourner au travail. Il y a beaucoup d’incertitude par rapport à ça et c’est ce qui fait que les gens veulent se protéger et pouvoir avoir une visibilité sur ce qui s’en vient », indique M. Gagné.

Il ne se dit cependant pas préoccupé par la survie de l’entreprise, dont l’action est en baisse à la suite de résultats financiers décevants.

« Moi ce que j’entends c’est qu’il y a de belles choses qui s’en viennent chez Lion. Tout semble noir pour le moment mais j’entends qu’il y a des contrats qui se négocient. On n’investirait pas autant dans une campagne [de syndicalisation] si on ne croyait pas à la survie de cette entreprise-là », dit-il.

Le fait que de l’argent public, provincial comme fédéral, ait été investi dans Lion ne fait pas craindre au représentant de l’AIMTA que le processus de négociation soit plus compliqué par la multiplication des intervenants autour de la table.

« Moi personnellement ça me rassure », dit-il, ajoutant que le Fonds de solidarité de la FTQ a également investi dans l’entreprise, tout comme le Fondaction de la CSN d’ailleurs.

Selon les derniers chiffres disponibles, Lion a plus de 1 850 véhicules zéro émission sur la route, ayant collectivement parcouru plus de 36 millions de kilomètres.

La direction de Lion Électrique a dit ne pas pouvoir commenter la situation.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*