Le Québec doit mener en électromobilité

Lorsqu’il est question d’électrification du camionnage, trois administrations reviennent inévitablement dans les conversations : la Californie, la Colombie-Britannique et le Québec.

Pas besoin de faire de grandes analyses pour voir que le Québec dispose de tous les atouts pour s’établir comme chef de file nord-américain de l’électromobilité, y compris des véhicules commerciaux.

D’abord, nous avons des ressources hydroélectriques renouvelables. C’est un élément important, car l’empreinte carbone des camions électriques utilisés ici sera moindre que celle des camions qui se rechargeront avec de l’électricité produite à partir de charbon ou d’énergie nucléaire.

Il va sans dire que le réseau électrique doit être en mesure de suivre la cadence. Hydro-Québec anticipe une croissance de la demande québécoise d’électricité de 20 térawattheures, ou 12%, sur la période 2019-2029. Pour faire face à la croissance de la demande, Hydro-Québec a notamment lancé deux appels d’offres pour de nouveaux approvisionnements de long terme, l’un visant un volume de 480 mégawatts d’énergie renouvelable et l’autre, 300 mégawatts d’énergie éolienne. D’autres appels d’offres suivront. Personnellement, je suis convaincu qu’Hydro-Québec est entre bonnes mains avec Sophie Brochu à sa tête.

Le Québec est aussi la seule province au Canada, avec la Colombie-Britannique, à offrir des subventions à l’achat de camions électriques à batterie.

Une aide financière pouvant atteindre un montant maximal de 75 000 $ est disponible pour l’acquisition d’une technologie permettant la conversion électrique d’un camion de poids moyen. Pour un camion de classe 7 ou 8 entièrement électrique de 331 kWh et plus, l’aide financière atteint 175 00$. (N.D.L.R. Depuis la rédaction de ce texte, le fédéral a annoncé des incitatifs pouvant atteindre 150 000 $ par véhicule électrique combinables aux incitatifs provinciaux.)

Illustration: iStock

Le Québec compte aussi un fabricant de camions électriques, Lion, qui exploite une usine de fabrication à Saint-Jérôme. Il ne faut pas oublier Paccar, qui fabrique des camions Kenworth et Peterbilt de poids moyen à Sainte-Thérèse. C’est dans les plans de Paccar de fabriquer éventuellement des poids moyens électriques à Sainte-Thérèse, mais on ne pourrait dire quand.

Dana a fait l’acquisition de TM4, qui a une usine de fabrication de moteurs électriques à Boucherville, ainsi que de l’intégrateur Nordresa, et a établi un centre technologique à Laval.

Le Québec compte aussi plusieurs fabricants de bornes de recharge. En début d’année, le gouvernement du Québec a
annoncé son intention d’investir 1,4 milliard de dollars dans la filière de batteries au lithium-ion afin de devenir un chef de file dans l’électrification des transports.

Enfin, le Québec compte sur deux organismes uniques : InnovHQ et l’Institut du véhicule innovant (IVI). InnovHQ est une filiale d’Hydro-Québec qui a comme mandat d’innover et de développer des occasions d’affaires pour accélérer la transition énergétique, et d’offrir du soutien et des conseils aux entreprises qui souhaitent électrifier leur parc de véhicules, y compris les flottes de camions commerciaux.

L’IVI compte trois champs d’expertise : véhicule électrique, véhicule autonome et véhicule connecté. Dans le champ du véhicule électrique, l’IVI s’intéresse à la conception de batteries, à l’électrification de véhicules lourds, à l’électronique et au logiciel de contrôle ainsi qu’à l’infrastructure de recharge.

On peut ajouter Propulsion Québec, la grappe des transports électriques et intelligents, qui veut «accélérer et soutenir le développement de l’écosystème québécois des transports électriques et intelligents afin de réinventer la mobilité de demain et d’envisager une réelle transition énergétique».

Selon Statista, environ 1000 camions électriques de poids moyen et lourd seraient en exploitation présentement en Amérique du Nord. On prévoit que, d’ici 2026, plus de 8 200 camions de poids moyen et 1 500 poids lourds électriques circuleront sur le continent.

Nous en sommes au début de la transition énergétique, et il reste beaucoup à faire avant que les camions électriques composent une partie significative des flottes. Mais cela va arriver.

Le Plan de réduction des émissions du gouvernement fédéral prévoit notamment que les véhicules zéro émission devront représenter 35 % des ventes de camions moyens et lourds au Canada dès 2030, et que tous les véhicules vendus dans certains segments soient sans émissions dès 2040.

Le Québec possède tous les atouts pour être le chef de file nord-américain en matière d’électrification des camions. Nous devons saisir l’occasion.

Steve Bouchard écrit sur le camionnage depuis près de 30 ans, ce qui en fait de loin le journaliste le plus expérimenté dans le domaine au Québec. Steve est le rédacteur en chef de l’influent magazine Transport Routier, publié par Newcom Média Québec, depuis sa création en 2000. Il est aussi le rédacteur en chef du site web transportroutier.ca et il contribue aux magazines Today’s Trucking et Truck News.

Steve rédige aussi le bulletin électronique de Transport Routier, Les nouveautés du routier, et il participe à l’élaboration des stratégies de communication pour le salon ExpoCam de Montréal, propriété de Newcom.

Steve est détenteur d’un permis de conduire de classe 1 depuis 2004 et il est le seul journaliste de camionnage au Québec à avoir gagné des prix Kenneth R. Wilson de la Presse spécialisée du Canada, l’or et l’argent deux fois chacun.

Steve a occupé la présidence et la présidence du Conseil du Club des professionnels du transport du Québec et il représente les médias au comité des fournisseurs de l’Association du camionnage du Québec. En 2011, il a reçu le prestigieux prix «Amélioration de l’image de l’industrie» remis par l’Association du camionnage du Québec.

Donnez votre avis

Vos données ne seront ni publiées, ni partagées.

*