Le rapport du NACFE donne une nouvelle vision du gaz naturel en tant que carburant pour les camions

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Le gaz naturel connaît un regain d’intérêt dans le secteur du camionnage grâce à son taux d’émission de carbone inférieur à celui du diesel et à l’arrivée de nouveaux moteurs qui élargiront son champ d’application.

Cummins lancera son moteur au gaz naturel X15N cette année, comblant ainsi le vide actuel dans l’espace des moteurs de 15 litres et permettant des charges utiles plus lourdes que le PNVB de 80 000 livres auquel l’ISX12N était limité. Ce moteur peut répondre aux normes d’émissions EPA27 existantes et imminentes, mais n’est pas encore qualifié pour la catégorie «carboneutre» qui sera exigée dans le futur.

Du puits à la roue, le gaz naturel renouvelable (GNR) génère moins d’émissions que d’autres solutions qui pourraient être plus performantes au niveau du tuyau d’échappement. (Photo : John G., Smith)

Le gaz naturel renouvelable (GNR) représente aujourd’hui 69 % du gaz naturel consommé pour le transport et peut aider les flottes à devenir carboneutre ou à avoir une intensité carbone négative lorsqu’il est créé à partir d’une source de déchets telle que le fumier produit dans les fermes laitières. La conversion de ces déchets en GNR empêche le méthane contenu dans les déchets animaux de pénétrer dans l’environnement, ce qui permet d’obtenir une intensité de carbone négative.

Compte tenu de ces récents développements, le North American Council for Freight Efficiency (NACFE) a publié un nouveau rapport de confiance sur le gaz naturel.

«Le gaz naturel fait partie du «messy middle», a déclaré Mike Roeth, directeur général du NACFE, lors d’une conférence téléphonique consacrée au rapport. Il fait référence à l’ensemble des carburants et des technologies qui aideront les flottes à réduire leur empreinte carbone avant de passer complètement aux véhicules carboneutres. «Le GNR est peut-être l’une des principales raisons pour lesquelles le gaz naturel a un rôle si important à jouer dans la décarbonisation du camionnage à mesure que nous avançons.»

Le problème du GNR est que son approvisionnement est limité et qu’il est plus coûteux à produire que le gaz naturel conventionnel. La bonne nouvelle, c’est qu’il est totalement interchangeable avec le gaz naturel lorsqu’un approvisionnement en GNR peut être assuré.

«Il est à noter que cette opportunité ne disparaîtra pas dans un avenir proche», peut-on lire dans le rapport du NACFE intitulé Natural Gas’s Role in Decbarbonizing Trucking (Le rôle du gaz naturel dans la décarbonisation du camionnage). «Il y aura toujours des laiteries, des élevages de poulets, du bétail, des décharges, des herbes en décomposition, des marécages, etc. Tout cela se décomposera et émettra du méthane dans l’atmosphère. Il faut donc saisir cette opportunité et le GNR est un excellent moyen d’en tirer parti.»

Presque carboneutre

Si l’on associe le gaz naturel à un groupe motopropulseur hybride électrique, ces véhicules seront considérés comme des véhicules «presque carboneutres».

Selon M. Roeth, les flottes devraient envisager de devenir non polluantes, car c’est l’objectif final poursuivi par les pouvoirs publics.

«Nous pensons que c’est ce que nous finirons par obtenir», a affirmé M. Roeth. Il a toutefois reconnu que le gaz naturel constituait une bonne solutions de rechange pour les applications où il est pratiquement impossible aujourd’hui d’avoir des camions carboneutres. Le gaz naturel présente de bonnes performances en matière d’émissions de NOx, ce qui le rendra conforme aux normes EPA27 à venir. Il existe déjà plus de 1 400 stations de ravitaillement en gaz naturel aux États-Unis, dont 772 sont accessibles au public.

M. Roeth a souligné que de nombreuses flottes de camions utilisant le gaz naturel ont installé leur propre infrastructure de ravitaillement dans leur cour ou dans leurs propres dépôts. Le nouveau X15N devrait offrir des performances comparables à celles de son équivalent au diesel, mais il y a d’autres défis liés au carburant.

«La question que nous nous posions, et que nous nous posons toujours, c’est de savoir quelle quantité de GNR est disponible et quelle quantité de GNR le camionnage obtiendra du point de vue de la matière première et de la production», s’est interrogé M. Roeth.

Les fuites de méthane le long de la chaîne d’approvisionnement sont également un sujet de préoccupation. Les flottes qui souhaitent entretenir leurs propres camions alimentés au gaz naturel devront probablement modifier leur atelier, car le gaz naturel est plus léger que l’air et toute fuite s’accumulera contre le plafond de l’atelier.

Le rapport du NACFE demande, advenant que  des investissements importants soient nécessaires pour modifier les ateliers ou installer des pompes de ravitaillement privées, s’il sera possible d’amortir les coûts avant d’exiger des camions carboneutres.

«Le GNC et le GNR offrent de nombreux avantages dans le cadre de la décarbonisation du secteur des transports, mais il y a aussi des défis à relever», indique Jeff Seger, consultant en énergie propre du NACFE. «Chaque flotte doit évaluer tous ces éléments pour s’assurer qu’il s’agit de la bonne solution.»

Dans un communiqué de presse connexe, M. Roeth a ajouté : «Les moteurs au gaz naturel doivent être considérés comme une partie du «messy middle» afin que les flottes puissent décider si elles souhaitent investir dans ce type de moteur, compte tenu des autres options en matière de groupes motopropulseurs. Il a ses avantages et ses inconvénients, mais il produit moins de CO2 par unité d’énergie sur la base d’une comparaison complète avec le carburant diesel n° 2.»

9 conclusions clés

Le rapport présente neuf conclusions clés sur l’utilisation du gaz naturel dans les véhicules commerciaux :

  • La perception et les résultats de l’analyse de rentabilité du gaz naturel semblent très variables.
  • Les moteurs au gaz naturel présentent plusieurs aspects environnementaux positifs.
  • Le gaz naturel suscite des préoccupations environnementales.
  • Les objectifs de durabilité, les réglementations et l’enjeu californien sont à prendre en considération.
  • Le nouveau moteur Cummins X15N semble prometteur.
  • Le post-traitement est simple et plus fiable.
  • Le gaz naturel est très abondant aux États-Unis.
  • La question se pose de savoir si l’offre de GNR sera suffisante.
  • Pour des raisons économiques et environnementales, il y a quelques points à prendre en compte lors de la comparaison entre la batterie et le GNC.

Le rapport complet, qui comprend une analyse plus approfondie de chacun de ces résultats clés, peut être téléchargé au : www.nacfe.org.

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