Les 10 conseils du NACFE pour déployer des chargeurs électriques pour camions

Les véhicules électriques à batterie (VEB) n’iront pas loin sans infrastructure de recharge. Mais l’électrification d’une flotte entière ne se limite pas à installer quelques prises de courant ou à réaffecter de l’énergie autrefois dédiée à la section soudure d’un atelier.

«Pour ravitailler les VEB de façon économique, il faut les charger d’une manière qui soit compatible avec la structure économique du réseau électrique. Ce qui veut dire minimiser la demande (le tarif maximum auquel vous chargez) et maximiser la charge pendant les périodes creuses, à faible tarif (le moment de la journée où vous chargez)», note le North American Council for Freight Efficiency (NACFE) dans son rapport Charging Forward with Electric Trucks.

(Illustration : NACFE)

Il y a ensuite la question du choix du matériel. Les appareils de niveau 2 CA, qui fournissent une tension de 208/240 volts en courant alternatif jusqu’à 80 ampères et 19,2 kW de puissance, conviendront aux véhicules des classes 3 à 6 qui reviennent au port d’attache et qui restent stationnés pendant de longues périodes. Les chargeurs rapides CC de niveau 3 éliminent la nécessité de convertir le courant alternatif en courant continu dans le véhicule et chargent à 350 kW ou plus, ce qui les rend plus adaptés à du matériel roulant plus imposant et permet des temps de recharge plus courts.

Il y a cependant un prix à payer. Le NACFE explique qu’on peut se procurer les chargeurs de niveau 2 CA pour quelques milliers de dollars et ils n’ont besoin que d’un circuit dédié de 20 à 80 ampères. Les chargeurs de niveau 3 peuvent coûter de 15 000 à 90 000 dollars.

Les décisions ne s’arrêtent pas là. Le NACFE souligne aussi que d’autres facteurs liés à la recharge doivent être pris en compte, notamment le matériel électrique (transformateurs, appareillage électrique), les conduits et le câblage, les tranchées, l’aménagement paysager, les systèmes de gestion des chargeurs, la mise en réseau et les coûts de maintenance.

«La recharge en tant que service (charging-as-a-service ou CaaS) est une nouveauté dans l’industrie, mais elle attire de plus en plus d’attention sur le marché. Un fournisseur de CaaS investit dans tous les actifs nécessaires pour s’assurer que les véhicules des clients sont prêts à remplir leurs fonctions en cas de besoin», indique le NACFE. «Une société CaaS sélectionnera, achètera, autorisera, installera et fournira l’énergie pour tout le matériel nécessaire à la recharge de votre flotte.»

Les entreprises «Trucking as a Service» vont encore plus loin en permettant aux conducteurs de réserver un VEB entièrement chargé.

10 étapes pour le déploiement d’une infrastructure de recharge

Voici les 10 étapes recommandées par le NACFE lors du déploiement de l’infrastructure de recharge d’une flotte de camions électriques :

  1. Désigner un responsable interne pour piloter le projet en interne et travailler avec toutes les parties prenantes.
  2. Consulter les principaux acteurs, notamment les services publics, le propriétaire, le fabricant d’équipement d’origine et les autorités compétentes, dès le début et régulièrement.
  3. Évaluer le service électrique. Les services publics et les entrepreneurs aideront à comprendre la capacité actuelle du réseau, les besoins en capacité supplémentaire, les délais et les coûts.
  4. Sélectionner les véhicules électriques en tenant compte de facteurs tels que l’utilisation de la flotte, les cycles de travail, la distance parcourue et les caractéristiques de la recharge.
  5. Sélectionner les chargeurs en fonction des besoins de la flotte, de la structure des coûts des services publics et des recommandations des fabricants d’origine.
  6. Évaluer le financement en examinant les incitations, les subventions et les remises locales, provinciales, fédérales et des services publics, ainsi que les modèles de propriété.
  7. Acheter des composants de recharge, ce qui inclut le matériel, les logiciels et les plans de service.
  8. Concevoir le plan du site et obtenir le permis de construire. Envisager d’engager une équipe d’ingénieurs.
  9. Construire l’infrastructure de recharge. «Le respect du calendrier est primordial. L’atténuation des retards est un travail d’équipe», confie le NACFE.
  10. Commander le matériel de recharge avec le soutien des instances publiques autorisées.

«Les camions électriques consomment beaucoup d’énergie – probablement plus que ce dont vous disposez actuellement», précise le rapport. «Renseignez-vous sur la quantité d’énergie dont vous disposez déjà sur place pour recharger les camions et sur la quantité supplémentaire dont vous aurez besoin pour dépasser le stade du projet pilote. Il est essentiel que vous rencontriez en personne votre fournisseur d’électricité dès que vous commencez à penser à utiliser des camions électriques.»

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