Le resserrement de la chaîne d’approvisionnement modifie les approches en matière de stocks

Le président de l’Association de l’équipement de transport du Canada (AETC), Blair Norberg, comprend les défis que les fabricants et les équipementiers du Canada ont dû relever ces derniers mois.

Falcon Equipment, où il occupe le poste de vice-président, a révisé plusieurs processus traditionnels pour s’assurer que les camions sont équipés de toutes les grues, chasse-neige et carrosseries dont les clients ont besoin.

L’époque où l’entreprise peut simplement supposer que les concessionnaires de châssis auront du matériel sur le terrain lorsque les commandes arrivent est révolue. Les carnets de commande sont trop encombrés pour cela. Les fabricants d’équipement ont annulé 30 % des commandes de châssis faites par Falcon au cours des derniers mois, ce qui l’oblige à chercher toujours plus loin d’autres options.

Blair Norberg, président de l’AETC (Photo : John G. Smith)

Un jour, on a de la difficulté à trouver des pompes et des prises de mouvement. Le lendemain il y a une pénurie de raccords. Quand les étagères d’un fournisseur traditionnel sont vides, il est temps de développer le réseau.

«Nous avons dû augmenter le nombre de pièces de rechange pour nous assurer d’avoir suffisamment de composants», explique-t-il. «Nous avons vraiment eu la vie dure quand les prix de l’acier ont vraiment commencé à augmenter.»

Il a donc été décidé d’acheter ce produit de base essentiel en plus grande quantité – parfois le double des quantités traditionnelles pour éviter les retards de production. De nombreuses hausses de prix précoces ont également dû être absorbées. Et il sait que d’autres peuvent survenir à tout moment. Tout ce qu’il faut, c’est la vente d’une usine.

«Vous devez être un peu flexible et capable de vous adapter», de dire M. Norberg.

Et parfois, cela implique simplement de signer des plus gros chèques. Les conteneurs destinés aux expéditions à l’étranger, qui coûtaient autrefois 1000 $, pouvaient atteindre 20 000 $ lorsque la crise de la chaîne d’approvisionnement liée à la pandémie était à son apogée. Même aujourd’hui, ils coûtent environ 4 000 $.

Les clients acceptent généralement les prix plus élevés qui sont apparus en cours de route, mais cela nécessite une communication permanente pour s’assurer que tout le monde est informé.

«J’ai trouvé que les clients étaient très raisonnables avec certaines des augmentations de prix que nous avons subies car ils les subissaient avec d’autres fournisseurs», ajoute M. Norberg. «C’est la réalité. Tout le monde s’en rend compte. On ne peut pas s’en cacher.»

Des changements permanents

Bien que certains problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement commencent à s’atténuer, il croit qu’ils entraînent encore d’importants changements dans la façon dont les fabricants canadiens perçoivent les stocks et les chaînes d’approvisionnement. Falcon Equipment a certainement plus d’acier, de composants, de tuyaux et de produits connexes en stock qu’il y a quelques mois.

«Cela a un coût réel», poursuit M. Norberg, «[mais] quiconque fait de la gestion allégée va probablement commencer à dépenser un peu plus. Et les entreprises qui s’accrochent à leurs stocks vont probablement continuer à le faire.»

Les relations avec les fournisseurs en amont deviennent également de plus en plus importantes. («Vous prenez soin d’eux, ils prendront soin de vous.») Tout le monde est dans le même bateau.

Bien que plusieurs indicateurs économiques pointent vers une récession potentielle au début de 2023, M. Norberg est de ceux qui croient que la fabrication d’équipement restera forte au Canada. Il faudra du temps pour traiter les arriérés de commandes qui s’accumulent aujourd’hui.

«Tant qu’une entreprise peut fournir, elle s’en sortira bien», a-t-il ajouté.

Garder des pièces, des composants et des systèmes à portée de main n’est qu’une partie de la bataille, bien entendu. Le fait de manquer de matières premières peut également entraîner des temps d’inactivité. Les équipementiers et les fabricants doivent veiller à ne pas perdre le personnel qualifié – qui est l’atout le plus précieux de tous – en particulier dans un contexte de marché du travail tendu.  

«Vous trouvez différents moyens de vous assurer que vous pouvez garder votre personnel en place», explique M. Norberg, en lien avec les mesures que les entreprises doivent prendre lorsque les marchés sont perturbés.

Ce personnel est la clé d’une croissance future. Falcon Equipment, par exemple, a un plan d’une durée de trois ans qui vise à doubler sa capacité à Edmonton et à Saskatoon. Du personnel qualifié jouera un rôle crucial à cet égard.

«C’est une partie importante de notre activité – s’assurer que vous avez des personnes expérimentées sur le terrain.»

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