Le transport de copeaux bousculé par la fermeture d’usines en Outaouais

La fermeture de l’usine de cellulose Fortress Specialty Cellulose, de Thurso en Outaouais, a des impacts sur les entreprises de camionnage impliquées dans le transport de copeaux de bois, un intrant de cette industrie.

Pendant une phase intérimaire, les copeaux venant de scieries qui étaient normalement acheminés à Thurso seront plutôt transportés à l’usine Domtar de Windsor, en Estrie. La situation se complique encore davantage avec la fermeture pour une durée indéterminée le 19 décembre de la scierie Lauzon, aussi, de Thurso, qui fournissait une bonne partie des copeaux utilisés par Fortress.

Même si les distances à parcourir seront plus grandes pour amener les copeaux à Windsor plutôt qu’à Thurso, ça ne signifie pas pour autant le pactole pour les transporteurs.

Ceux-ci doivent en effet revoir leurs circuits de transport pour limiter le kilométrage à vide et composer avec un personnel de chauffeurs parfois plus porté à faire du transport local.

Alain St-Amour, de Transport St-Amour à L’Ange-Gardien, explique qu’il transportait déjà des copeaux de la scierie Forex, de Mont-Laurier, vers l’usine Domtar de Windsor, une autre partie des copeaux de la scierie des Laurentides étant acheminée à la défunte Fortress par Transports M. Charette.

En entrevue à Transport Routier, le directeur du développement des affaires chez Transports M. Charette, Marc Landry, indique qu’en effet la situation n’a rien de simple. « En transport, avec les marges de profit qu’on fait, ce n’est pas vrai qu’on fait plus d’argent quand on fait plus de kilomètres », dit-il, faisant notamment référence à la pénurie de chauffeurs que vit l’industrie.

« Mon contrat principal était de Mont-Laurier vers Thurso. Quand ce mouvement-là prend fin [avec la fermeture de Fortress], il faut redéployer des unités ailleurs, il faut changer des routes », dit-il en référence à la logistique qui était en place et qu’il faut réévaluer, notamment les voyages de retour.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, a lancé jeudi dernier une « cellule d’intervention sur la vitalité de l’industrie forestière » pour les régions de l’Outaouais et des Laurentides.

L’initiative fait suite à l’octroi par Québec le 29 novembre dernier d’un soutien financier d’un maximum de 5,3 millions $ en lien avec la fermeture de l’usine Fortress. Cette mesure « vise à compenser les frais additionnels engendrés par le déplacement des volumes de bois des entreprises de ces régions vers l’usine de Domtar située à Windsor, en Estrie, d’ici à la mise en place d’une solution durable », peut-on lire dans le communiqué émis jeudi dernier par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

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