L’épargne volontaire pour améliorer la productivité et la rétention

Selon le plus récent sondage annuel de l’Association canadienne de la paie (ACP), 19% des travailleurs québécois consacrent 30 minutes de leur journée au boulot à des questions liées aux finances personnelles plutôt qu’à leurs tâches professionnelles.

Pour leurs employeurs, cela représente des pertes de productivité annuelles de 2,7 milliards $, sans compter les coûts liés à l’absentéisme, au roulement de personnel et à la baisse de moral des travailleurs qui subissent ce stress financier.

On peut présumer que cette pression est encore plus élevée chez les routiers autonomes, qui gèrent leur propre entreprise en plus de contribuer aux finances familiales.

Dans le domaine du transport par camion, l’aspect sécurité est également à considérer. Pendant les 30 minutes par jour qu’un chauffeur sur cinq passe à se demander comment il bouclera sa fin de mois, est-il aussi attentif qu’il devrait l’être à la circulation autour de lui? Et le mécanicien qui n’a pas la concentration nécessaire pour établir un diagnostic valide?

La source de ce stress n’est pas nécessairement un problème de rémunération, mais plutôt d’épargne, ou d’absence d’épargne, selon l’ACP. Alors que les conseillers financiers recommandent généralement d’épargner au moins 10% de leurs revenus nets, le sondage démontre que 34% des Québécois vivent plutôt d’un chèque de paie à l’autre.

Moins de la moitié des personnes interrogées ont dit suivre habituellement un budget et 30% affirment avoir établi un budget seulement dans leur tête. « Les gens qui dressent un budget sont moins susceptibles de dépenser plus que ce qu’ils gagnent et donc de se retrouver en situation d’endettement », résume Wendy Doane, présidente du Conseil d’administration de l’ACP.

La bonne nouvelle c’est que, toujours selon ce sondage, près des trois quarts (71%) des travailleurs québécois sont non seulement ouverts à l’idée de recevoir de l’information financière au travail mais souhaiteraient en obtenir.

Peter Tzanetakis, président de l’ACP, plaide pour l’introduction de programmes d’épargne volontaire par le biais desquels les employeurs prélèvent une portion – aussi minime soit-elle – du salaire des employés pour qu’elle soit versée automatiquement dans un compte d’épargne, réduisant ainsi le niveau d’anxiété lié aux finances personnelles et les pertes de productivité qui y en découlent.

Il est estimé que seulement 55% des entreprises offrent une telle option.

« De telles initiatives leur donneraient un avantage concurrentiel stratégique dans un contexte de vive concurrence », suggère M. Tzanetakis aux gestionnaires d’entreprises.

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